2022 M11 2
À l'inverse de Liam, qui quittait inopinément le festival Beauregard en juillet dernier, et continue donc de faire des siennes, Noel semble vouloir nous dire une seule chose : les temps changent. Adieu ses grosses pattes sur les joues, son look de jeune lad et son goût pour les hymnes de stade. Au revoir les remous médiatiques et les piques (trop) récurrentes envoyées à son frère. À cela, l'aîné de la fratrie Gallagher préfère désormais la discrétion et les tranquilles expérimentations.
Tranquilles ? Impossible, en effet, de ne pas considérer Pretty Boy comme un prolongement des sons explorés sur « Chasing Yesterday » ou « Who Built The Moon? », les précédents albums de Noel Gallagher, pensés aux côtés de ses High Flying Birds. De là à faire du Mancunien une version pop de Larry David dans Whatever Works, un vieux pépère jamais aussi heureux que dans le confort des habitudes, toujours prêt à refaire encore et encore la même popote ? Peut-être, oui.
Mais cela n'empêche pas Pretty Boy de contenir ce je-ne-sais-quoi de réconfort. Il y a ici un vrai sens de la mélodie raffinée, une évidente sensibilité, autant héritée des La's et de Pale Fountains que redevable à The Coral, ces frères enemis de Liverpool dont Noel Gallagher a remixé certains morceaux. Derrière ces intentions, classieuses et sans prise de risque, il y a tout de même une petite surprise : la présence de l'ex-guitariste des Smiths, Johnny Marr, chargé d'amener sa science des riffs sur ce nouvel album, enregistré à Londres, dans les studios de Noel, et à paraître en 2023.