Après avoir explosé Oasis, Liam Gallagher est-il en train de s’auto-séparer ?

Plus de dix ans après l'incident Rock En Seine, Liam Gallagher a de nouveau laissé tomber un festival français (Beauregard) vendredi dernier, cette fois après 25 minutes de concert. Alors qu'il semblait sur une bonne lancée, le cadet d’Oasis est-il sur une mauvaise pente ?
  • Il n’a manifestement pas changé. Pour le meilleur et le pire. Le second s’est produit ce week-end au festival Beauregard, en banlieue de Caen. En plein milieu du quatrième morceau du set, Liam Gallagher est sorti de scène, sans un mot, pour ne plus revenir. Le lendemain, il se justifiait avec un souci de santé : l’ex-Oasis souffrirait d’une laryngite. Ce faisant, il annonçait également l’annulation de sa venue au Cognac Blues Passion le 10 juillet, qui peinait à vendre des billets. Ce dernier a d’ailleurs réagi en rendant cette soirée gratuite.

    « Je ne veux jamais décevoir qui que ce soit, et suis vraiment désolé, mais je dois faire passer ma santé en premier » a déclaré le Mancunien (renommant au passage le festival « Bureaugard »). Les festivaliers normands ont peut-être une autre vision des choses. Car dès sa montée sur scène, Gallagher ne semblait pas à son aise. Dès le premier morceau, il retourne une première fois en coulisses et fait changer son micro. Et tout au long de son (court) set, il n’aura de cesse de se plaindre de la qualité du son. Faut-il tout mettre sur le dos de la maladie ? Ou bien a-t-on affaire à un nouveau pétage de plombs du musicien ?

    Les fans d’Oasis, eux, savent à quel point le chanteur est un habitué des départs prématurés. Plusieurs fois, c’est Noel qui a dû assurer le show le temps que son frère se calme en coulisses. Parfois, les deux sont même partis avant la fin du set, comme lors du Paléo Festival en 2000, alors que le public leur jetait des projectiles (des bombes à eau, selon l’organisateur). Sans oublier, bien sûr, le traumatisme de Rock En Seine en 2008, où le duo explosait en coulisses avant même de monter sur scène. À ce point, c’est presque de l’acharnement : Liam Gallagher aurait-il une dent contre le public francophone ?

    Après tout, le public du VYV Festival de Dijon semble satisfait de sa performance du 12 juin dernier. On peut même dire que, jusqu’à vendredi, Gallagher était sur une belle lancée. Fin mai, son dernier disque, "C’mon You Know" s’est attiré de bonnes critiques. Pour le promouvoir, il a enchaîné plusieurs énormes shows, d’abord à l’Etihad Stadium de Manchester face à 200 000 personnes. Et surtout, les 3 et 4 juin il a fait son retour à Knebworth, où Oasis avait construit sa légende en 1996 avec plusieurs concerts mythiques.

    Là, Liam a semblé toucher du doigt son succès passé, face à 160 000 enthousiastes, et entouré d’une excellente jeune garde (Kasabian, Fat White Family, Goat Girl, Amyl & The Sniffers…). Peut-être y a-t-il justement mis un peu trop d’énergie, du haut de ses 49 ans, et en paie désormais le prix ? Son caractère acariâtre (pour rester poli) ressort dès lors à fond, quitte à déraper. Rockstar capricieuse pour les uns, personnage entier et authentique pour les autres, aussi égoïste que généreux, Liam Gallagher semble surtout avoir besoin d’un peu de repos. Ca tombe bien, l'été est là.

    Crédit photo : Flickr Exit Festival

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