2017 M02 28
On peut imiter les miaulements de son chat et avoir un trophée dans son salon. C’est le cas du Californien Stephen Bruner alias Thundercat, bassiste virtuose à l’oreille absolue qui gagnait l’an dernier un Grammy pour sa collaboration sur These Walls de Kendrick Lamar. Il a depuis élargi son public qui peut goûter à son funk visionnaire autant qu’à son humour très Lol sur Twitter. On était donc à peine surpris de l’entendre miauler de bon cœur sur A Fan’s Mail (Tron Suite II), une composition dédiée à son précieux félin sur « Drunk », troisième album solo sur lequel il voit le verre plus qu’à moitié plein.
Équilibriste, il se promène tranquille entre ringardise et avant-garde, et marque la scène hip-hop de sa patte avec son insolente basse six cordes. Son groove funky est adoré par les pontes américains, de Kendrick Lamar à Erykah Badu en passant par Flying Lotus. Après son tube Them Changes qui réchauffait les plages en 2015, il confirme avec cet album qu’il est là pour durer. Habitué à être l’invité sur les albums des autres, il devient hôte et convie Kendrick et Wiz Khalifa, Kamasi Washington, Pharrell, mais aussi les iconiques chanteurs soft rock et soul Kenny Loggins et Michael McDonald, à partager sa pâtée sur des featurings et productions.
Quand sa voix somnolente reprend le dessus, c’est sur des groove langoureux et brûlants comme Lava Lamp (en référence à ces lampes à lave dont on ne veut plus dans nos salons), sur lequel il goutte à grosses perles sur un amour perdu. Après les attentats, il avait écrit le titre Paris pour réchauffer les oreilles de ses fans. Il les retrouvera dès mars 2017 en tournée dans son costume serré inspiré des mangas. Gardons bien en tête pour saisir le personnage que son nom vient tout droit d’un dessin animé japonais du même nom qui raconte une guerre galactique entre chats humanoïdes.
Thundercat, album « Drunk » (Brainfeeder) en concert le 29 mars à Reims (La Cartonnerie) et le 30 mars à Paris (Le Trabendo).