2017 M04 28
L’amour d’Iggy Pop pour la note bleue n’est pas nouveau : l’Américain a été bercé aux disques de Carla Bley, de Lester Young et de Coleman Hawkins, il a toujours reconnu sa passion pour des crooners à la Sinatra, a longtemps joué du jazz dans son émission sur BBC6 Radio Show et « Préliminaires », son album inspiré par des textes de Michel Houellebecq, optait déjà pour des orchestrations jazzy en 2009. Les fans de l’Iguane ne seront donc pas surpris d’apprendre que le bonhomme, pourtant censé être à la retraite depuis un an, continue de creuser ce sillon aujourd’hui sur trois titres de « Loneliness Road », deuxième disque du trio Jamie Saft, Steve Swallow et Bobby Previte à paraître le 26 mai prochain.
Enregistrés chez Iggy Pop, à Miami, ces trois titres sont à entendre comme des ballades douces-amères, interprétées d’une voix à la fois sombre et profonde, portées par une orchestration qui doit autant aux musiques improvisées qu’au dixieland. Dans une interview à Rolling Stones, l’ex-Stooges ne faisait d’ailleurs que peu de mystère sur ses intentions : « Depuis que je suis gamin, j’ai toujours été très friand de la musique silencieuse et introspective – tout ce qui va de Floyd Cramer à Debussy et au « September Of My Years » de Sinatra. » Et c’est précisément ce que l’on retrouve sur Every Day : une mélodie vulnérable, presque mélancolique, sur laquelle Iggy Pop s’éloigne de sa figure de rock star pour attendrir l’oreille de ses admirateurs : « Tout ce que je veux dire, c’est / Je t’aime / Chaque jour / Je t’aime. »