2023 M01 7
En termes de musique pure et dure, les apports de Kanye West sont indiscutables. Avec chacun de ses disques, l’artiste originaire de Chicago s’est sans cesse montré plus en avance sur son temps que les autres, à repousser inexorablement les limites d’un genre que le public voulait cloisonner. Et cela, depuis son premier album « The College Dropout » (2004), jusqu’à « DONDA » (2021), qui mérite (aussi) d’être écouté. Par contre, en ce qui concerne l’homme… ces dernières années, Ye a multiplié les prises de position condamnables, entre antisémitisme décomplexé et complotisme, lui qui était si haut est tombé bien bas. Et c’est pour ces raisons que de nombreux fans ne veulent plus porter de signes à son effigie, sur leur corps ou leur peau.
Et à ce propos, un studio de « détatouage » londonien a décidé d’agir. Son nom, NAAMA, son objectif, enlever gratuitement des tatouages devenus avec les années un fardeau via leur programme « seconde chance ». Une aubaine pour toutes ces personnes voulant faire table rase du passé et qui, en dehors de cet établissement de Londres devraient débourser plus de 2000 livres sterling pour ce genre de prestation.
Kimberley Westgarth, une étudiante britannique de 24 ans, est justement l’une d’entre elles. Comme le rapporte La Provence, la jeune femme s’est fait tatouer le visage de Kanye West sur le bras gauche il y a maintenant deux ans. Si à l’origine cette manœuvre devait célébrer sa « musique » et son implication pour la défense de « la communauté bipolaire », ce portrait de son ex-artiste favori a pris une nouvelle symbolique avec ses dernières sorties médiatiques. À un tel point qu’elle « ne veu[t] plus de lui sur [sa] peau », répète-t-elle dans les colonnes du journal.
Pour cette raison, Kimberley Westgarth est allée faire un tour dans le quartier huppé de Marylebone à Londres, où le studio NAAMA a élu domicile depuis deux ans. Là-bas, l’étudiante a pu profiter du programme « seconde chance » que l’établissement propose. Désormais, il lui faudra douze sessions de laser visant à pulvériser les particules d’encre dans sa peau pour se débarrasser de son tatouage. Le processus va durer un an.
À la base, cette « seconde chance » consiste à enlever des marques indélébiles de son passé, tels des signes d’appartenance à un gang, un séjour en prison, une relation toxique ou encore des symboles haineux. Une liste à laquelle il faut depuis peu rajouter Kanye West, comme le raconte Melina Lawson, responsable de l’établissement. Toujours selon elle, deux personnes sont actuellement en train de suivre ce processus qui « peut être un peu sensible pour le client » et une centaine auraient envoyé leur candidature. Un nombre bien faible quand on imagine tous les ex-fans qui portent sur leur peau une marque d’allégeance à cet artiste perdu.