2019 M05 17
De Velvet Goldmine au Velvet Underground. Dans le petit monde de l’art rock, la nouvelle a fait l’effet d’une bombe. Todd Haynes, un réalisateur au CV impeccable, vient de terminer son documentaire consacré au « boys band » d’Andy Warhol, et composé de membres ingérables parmi lesquels John Cale, Lou Reed ou encore Nico sur le premier album de « la banane » publié en 1967. D’abord confidentiel, le groupe acquiert rapidement une notoriété au-delà des petits cercles de New York, jusqu’à valoir à Brian Eno cette phrase mythique sur le groupe : « Peut-être que seulement 500 personnes ont acheté ce premier album, mais ces 500 personnes ont toutes fondé un groupe. »
Peel slowly and see. C’est cette histoire tortueuse, où l’égo de Lou Reed croisait le regard glacé de Nico, à son sommet, que Haynes s’était mis en tête de mettre en boite voilà deux ans. C’est chose faite. Et si l’on ne connaît pas encore le nom du docu en question, on sait déjà que ledit Haynes n’est pas n’importe qui. On lui doit le film sur Bob Dylan, I’m not there, avec Cate Blanchett dans une version métaphysique, et avant ça encore Velvet Goldmine, espèce de biopic OVNI sur la période glam des chanteurs anglais. Autant dire que tout cela sent très très bon, et que les fans pourront à priori compter sur des images d’archives inédites et extraites de la carrière tourmentée du Velvet, de 1965 à 1973.
Le documentaire, dont on ignore pour l’instant le nom, est actuellement projeté à Cannes pour d’éventuels acheteurs ; sortie publique prévue l’année prochaine, en espérant que Haynes n’ait pas prévu de rendre Lou Reed sympa… Dans la foulée, le réalisateur aurait déjà prévu un autre biopic consacré à la diva du jazz Peggy Lee avec, dans le rôle principal, Reese Witherspoon (déjà vu dans le biopic sur Johnny Cash). Affaire à suivre donc, en pelant doucement cette grosse banane.