2016 M12 30
C’est quoi l’histoire ? Depuis 2012 et son album « Unorthodox Jukebox », Bruno Mars s’est confortablement assis en haut des charts : avec ses six numéros un, ses 100 millions de singles vendus, ses apparitions au half time du Superball deux années de suite, Mars peut désormais remplir n’importe quel stade. C’est en toute logique qu’il clôture l’année 2016 en empereur couronné, comme la pochette de son dernier album, des palmes impériales de la Rome antique.
Pourquoi ça marche ? Comme tous les rappeurs avant lui, depuis qu’il est devenu multimillionnaire, Bruno Mars ne peut plus jouer au gosse des rues. Sa dernière évolution, pour reprendre une poké-expression à la mode : devenir cet homme 24 Carats qui fait du jet ski au milieu du désert du Nevada, descend de son avion privé en bermuda ou improvise en toute logique une fête privée avec 300 potes dans un casino. Mais il n’y a pas que la courbe de dollars qui est en hausse chez Bruno Mars : si 24K Magic fonctionne, c’est surtout grâce à son riff de synthé et sa ligne de basse funk millésimée 1982, qui rappelle autant le Herbie Hancock de Rockit que le The Message de Grandmaster Flash. On a connu pires références.
Un Mars et ça repart. C’est bien connu, la piste de danse est une aire de je. Dans 24K Magic, des mecs à la cool jouent les orangs-outans imaginant qu’ils ont des millions plein les poches pendant que des filles se déhanchent en imaginant être les femmes les plus fatales de leur génération. « L’ascension sociale » de Bruno Mars devient celle de son public. En regardant le music business d’en haut, il donne l’illusion aux danseurs d’être, avec lui, au sommet du monde. Une place privilégiée pour observer la chute à venir.