The Horrors fête ses 10 ans : interview bilan

  • Dix ans après la sortie de son premier album "Strange House", le groupe londonien tient encore la route sur le terrain du rock indie. En témoigne son nouvel album V"". L’occasion de faire le point.

    Le moment où vous avez su que vous étiez un groupe, un vrai ?

    Faris Badwan : Dès les premières répétitions, on a su qu’il y avait une alchimie entre nous, même si ce n’était pas évident à première vue…

    Rhys Webb : On a adoré jouer ensemble, cela nous a laissé un sentiment euphorique, comme si un truc magique se passait. On est devenu à ce moment le groupe que l’on est encore aujourd’hui : ultra soudé.

    Votre principal point commun ?

    Rhys : On pourrait dire le rock’n’roll mais ce n’est pas tout à fait vrai… Nous, on adore aller en boîte de nuit, danser et picoler sur de l’électro trippante. On reste des Londoniens dans l’âme !

    Le tournant décisif de votre carrière ?

    Faris : « Primary Colors » a vraiment vu le groupe se matérialiser, devenir très fort. On a instauré des règles jamais démenties depuis : expérimenter des nouveaux sons, étudier notre artwork à la loupe, cultiver nos personnages et nous perdre dans des discussions sans fin à propos de tout ça.

    Votre chanson préférée en live ?

    Faris : Sea Within A Sea. A chaque fois elle sonne différemment, mais elle marche du tonnerre.

    Rhys : A tel point que la semaine dernière, un arc en ciel s’est levé sous la pluie, dans un stade munichois… Véridique.

    L’erreur que vous avez déjà commise ?

    Rhys : Nous répéter, ou, du moins ne pas réussir à 100% un album. C’est arrivé avec « Luminous » (2014). Si on pouvait le refaire, on le referait. Il n’était pas assez intense, pas assez exigeant, on commençait à tourner en rond. C’est pour cette raison qu’on a décidé de sortir de notre huis-clos en faisant appel sur « V » au producteur Paul Epworth, qui a travaillé avec Adele ou Coldplay.

    « Si un jour on nous confond avec quelqu’un d’autre, il sera temps d’arrêter. »

    Des regrets ?

    Rhys : Quand on nous a demandé de faire la première partie des Cramps à Londres, en 2007. Manque de bol, nous étions en tournée aux Etats-Unis. Alors qu’on est d’immenses fans de ce groupe ! C’était un déchirement collectif de refuser.

    Votre plus grande fierté ?

    Faris : Le fait que nous que nous nous ne sommes pas entretués en dix ans est un accomplissement qui permet, avec « V », d’attaquer un nouveau chapitre tout frais de notre histoire. La flamme a pu faiblir parfois mais jamais nous nous sommes manqués de respect. Et le désir de faire de la musique ensemble est toujours présent.

    Votre dernier challenge ?

    Rhys : « V », de toute évidence. Dans ce disque, on entend aussi bien du post punk à la Stooges que du dub façon Lee « Scratch » Perry ou de la pop dansante façon Talking Heads. De quoi s’y perdre et en même temps, tout se tient. Mais ce n’était pas gagné…

    Votre hantise ?

    Faris : Faire de la pop prémâchée. Ne plus nous distinguer des autres groupes londoniens. Si un jour on nous confond avec quelqu’un d’autre, il sera temps d’arrêter.

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