"Stranger in My Own Skin" : un docu sur le combat de Pete Doherty contre ses addictions

Le quotidien d’une rockstar est régulièrement synonyme d’excès, c’est une vérité qui a trouvé de nombreux exemples et parmi eux, un revient souvent. Celui de Peter Doherty. Ce qu’on oublie tout le temps, c’est que l’addiction est considérée comme une maladie. Avec le documentaire « Stranger in My Own Skin », c’est justement cette pathologie du chanteur qui est exploré.
  • À tout va, dans tous les sens et contresens, la presse et le public ont sans cesse collé au nom de Peter Doherty l’étiquette « d’enfant terrible du rock ». Une appellation qui a certes stimulé les fantasmes d’une génération et les foudres d’une autre, mais qui a surtout contribué à faire oublier cette idée que le chanteur des Libertines et de Babyshambles était avant tout un enfant, tout court. Le même que tous les autres mais qui, face à ses addictions, devait lutter. Cette histoire parallèle, sa femme Katia deVidas a décidé de la raconter dans le documentaire Stranger in My Own Skin, réalisé à l’occasion du MIPCOM — le plus grand rendez-vous international des professionnels de l’audiovisuel à Cannes.

    Coproduit par Wendy Productions (Katia deVidas) et Federation, ce portrait intime empruntant son nom à l’une des fameuses chansons de l’album « Sequel to the Prequel » (2013) de Babyshambles a pour but de montrer une tout autre facette du rockeur, mais aussi de « changer le regard sur l’addiction ». Long de 90 minutes, ce film est le résultat de 10 années de tournage passées au plus près de cet artiste tourmenté par ses excès. Un rude combat de chaque instant qui justifie sans doute son titre, « étranger dans sa propre peau ».

    À l’origine, Katia deVidas avait été engagée aux Inrocks par son fondateur, Christian Fevret, pour « filmer des concerts », explique-t-elle à l’AFP. Mais les choses ne se sont pas exactement déroulées de cette façon. Elle continue, toujours dans la même déclaration :  

    « Peter s’est familiarisé avec ma présence, il était hyper à l’aise et me disait de venir filmer ceci ou cela. On s’est mis à accumuler des rushs sans trop savoir quoi en faire, avant de voir se dessiner une histoire et un film sur la créativité. »

    Avec ces 200 heures de vidéos en poche, l’épouse de Peter Doherty possède autant de moments de descentes aux enfers liés aux drogues dures dont l’héroïne — qui le conduira d’ailleurs en prison — que de périodes où le flamboyant chanteur menait ardemment son combat pour s’en sortir. En lame de fond, invisible, il y a aussi l’histoire naissante entre Doherty et Katia deVidas. « On s’est hyper attachés », avoue-t-elle dans le même article de l’AFP.

    De son côté, Myriam Weil de la société de production Federation, insiste sur un autre point :

    « Le parcours de Peter, pour nous, c’est l’occasion de changer de regard sur ce qu’est l’addiction. Ce ne sont pas des frasques, pas les caprices d’une star qui pète un câble. »

    Stranger in My Own Skin, en plus de « remettre à plat » certaines vérités, dixit la réalisatrice, exprime également une ambition de sensibiliser le public aux prérogatives liées à l’addiction. Pour le moment, aucune date de sortie n’est fixée.

    Sinon, avec ses démons, où en est Pete Doherty ? Depuis sa retraite à Etretat, petit bled niché dans notre chère Normandie, l’Anglais est « clean depuis trois ans ». Une victoire certes, mais Katia deVidas ne « prend rien pour acquis ». Côté actualité, le musicien a sorti cette année un album avec le Français Frédéric Lo dont il nous racontait les coulisses et en écrit en ce moment un nouveau pour The Libertines avec Carl Barât. Ce même Barât avec qui il embrasait la scène du Zénith de Paris ce lundi 24 octobre pour célébrer les 20 ans de leur album culte « Up the Bracket ». On y était, mais vous le saviez déjà, n'est-ce pas ?

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