Shirley Bassey : une vie au service secret de James Bond

C’est elle, la James Bond Girl ultime. Alors qu’aucun autre chanteur n’est intervenu plus d’une fois dans les génériques des films, Shirley Bassey cumule trois apparitions. Mais la chanteuse n’a pas fait cela rien que pour les yeux de James. Car c’est également à ces films qu’elle doit sa célébrité. Bien qu’ayant eu quelques beaux succès, c’est bien Goldfinger en 1964 qui va la propulser comme une star mondiale. Et alors qu’elle connaissait un léger déclin, c’est Diamonds Are Forever qui l’a définitivement remise sur des rails en 1971. Quant à Moonraker en 1979, très certainement le moins célèbre des trois, il amorçait la période de pré-retraite de l’artiste, après une décennie très intense.

Aujourd’hui, malgré ses 85 ans, elle continue de capitaliser sur ces succès, déterminée à mourir un autre jour. Comme lors des derniers BAFTA, en mars dernier, où elle célébrait les 60 ans de la saga en chantant encore sans trembler Diamonds Are Forever. Une loyauté admirable, mais qui finit par interroger : n’a-t-elle rien fait d’autre ? Une rapide recherche permet de s’assurer du contraire : Bassey a sorti pas moins de 38 albums, dont un en novembre dernier. Elle a même su se renouveler, à travers d’étonnantes collaborations avec Yello, Pet Shop Boys ou Propellerheads, qui la remettra momentanément sous les projecteurs. L’artiste est anoblie, première lauréate de la meilleure artiste féminine des BAFTA, considérée comme l’une des plus grandes interprètes de son pays. Pourtant, où que l’on regarde, c’est bien l’ombre de James Bond qui est présente.

Cela ne semble pas déranger la chanteuse. Dès 1965, elle s’en amusait même en interprétant une chanson pour le film Le Liquidateur, parodie de 007. Et même après ses trois services rendus à la saga, elle y revenait en 1987, en enregistrant toutes les chansons des films sortis jusqu’alors. Cependant, le projet est abandonné, avant de sortir sans son accord 5 ans plus tard, pour surfer sur les 30 ans de James. Sans compter les innombrables interprétations de ses chansons, sans discontinuer pendant près de 60 ans. Et sans se fatiguer. Mais si la carrière de Bassey est indéniablement marquée par James Bond, l’inverse est également vrai. Car depuis la réussite de Goldfinger, chaque nouvel interprète est jugé à l'aune de ce puissant mètre étalon. Elle peut ainsi les faire vivre ou les laisser mourir.

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