2022 M02 12
Alors qu’un Nova Jour se levait, le Micro Perché a capté une information qui n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Pour chacune de ses matinales, la Radio Nova opte pour un réveil en douceur via son lot de petits formats. Dans l’un d’eux, le Micro Perché, qui propose toujours des rencontres inattendues, on a fait la connaissance de Romain BNO, actuellement programmateur pour une radio.
Dans ses jeunes années, avant de devenir DJ à son tour, Romain vend des disques. Parmi ses clients, il compte certaines des figures les plus en vogue de cette scène électronique française si spéciale dans les années 90 : « On était les premiers à importer beaucoup de maxis qui étaient très rares à l’époque. Dimitri From Paris, Daft Punk, David Guetta, Bob Sinclar ou encore Motorbass [duo formé par Philippe Zdar et Étienne de Crécy] venaient nous acheter des galettes. »
Avec ses contacts, Romain BNO trouve un plan assez facile pour gagner sa vie. Un « DJ connu » lui propose de l’accompagner pour faire ses warm-up. « Ce moment, c’est le début de soirée pendant lequel tu chauffes la salle. Dans mon cas, ce n'était pas vraiment ça... » Avant que le « DJ star » prenne possession des platines, il est régulièrement précédé par un autre moins connu, souvent résident. Comme son set se déroule en amont de « la tête d'affiche », et qu'il est aussi là pour se faire connaître, ce DJ joue alors souvent ses meilleurs morceaux. Résultat : « le gros nom qui mixe après se retrouve en plein climax, juste quand les gens commencent à fatiguer », explique Romain.
Pour ne pas subir ce phénomène, le DJ que Romain BNO accompagnait a trouvé une technique infaillible. « Quand j’arrivais dans les gros clubs, mon rôle était de faire exactement l’inverse du jeune résident — reprends l’actuel programmateur. C’est-à-dire déchauffer la salle. » Afin d’y parvenir, tous les coups sont permis, quitte à être « presque ennuyeux ». Tout ça, pour qu’au moment où le DJ invité pointe le bout de son nez, « les spectateurs soient encore en pleine forme ». Avec cette fourberie, le public a l’impression « que la soirée peut enfin démarrer », confesse BNO. On ne sait pas exactement combien de DJ occupe ce rôle, ni s'il s'agit vraiment de quelque chose de fréquent ou de courant. Mais visiblement, toutes les techniques sont bonnes pour briller sous la boule à facettes.