2022 M01 5
L’affaire avait bien fait rire l’été dernier. Mais Spencer Elden était parfaitement sérieux. Il affirmait très mal vivre sa présence sur cette pochette, qui lui aurait causé des « dégâts à vie ». Selon lui, ses parents n’avaient jamais signé d’autorisation pour ce qu’il appelle une « exploitation commerciale sexuelle d’enfant ». Difficile de déterminer si sa démarche était sincère, ou s’il cherchait simplement à se faire de l’argent facile. Mais le camp de Nirvana n’a bien sûr pas manqué de se défendre, dans un communiqué publié le 23 décembre dernier.
Pour les avocats du groupe, l’accusation de pédopornographie n’est « pas sérieuse ». Quant au souci de droit à l’image, l’affaire serait de toute façon trop ancienne. Selon eux, il aurait fallu qu’Elden découvre qu’il était le bébé sur la pochette depuis moins de dix ans. Or, celui-ci a toujours été au courant de sa présence sur cet album culte : « Il était parfaitement conscient de cette supposée ‘violation’ et ‘blessure’ depuis des décennies. » Toutes les autres accusations souffrent, selon eux, du même souci de délai. Plus encore : il « a profité de sa célébrité », reproduisant la photo de nombreuses fois (habillé, cette fois), y compris en 2021. Pour les avocats, voilà le signe qu’il n’y a pas eu de préjudice, mais bien un bénéfice.
Spencer Elden aurait-il trop longtemps tergiversé pour espérer voir sa plainte aboutir ? Toujours est-il que la Cour de Californie a rejeté sa plainte le 3 janvier, pointant que le plaignant avait jusqu’au 30 décembre pour répondre au communiqué du camp Nirvana. Cependant, il est précisé qu’une nouvelle plainte peut encore être déposée jusqu’au 13 janvier. Reste à savoir si Elden a réellement envie de replonger une seconde fois.