La réponse de Run the Jewels aux conservateurs américains ? Une marque de fringue

  • Après les évènements de Charlottesville, la moitié de Run the Jewels, Killer Mike, a tenu à donner une leçon d’histoire aux fascistes.

    Troubles de la mémoire. Depuis la démonstration de force des suprémacistes blancs en Virginie et le meurtre de Heather Heyer, le débat fait rage aux États-Unis : que faire des symboles issus de la guerre de Sécession ? Doit-on détruire les lieux de mémoires confédérés dans le Sud ? C’est dans ce contexte que Michael Santiago Render, alias Killer Mike, a décidé de frapper les esprits. Son idée : une gamme de vêtements intitulée “Winner and Losers”, dont le logo n’est rien d’autre qu’un panneau de score de basket opposant les drapeaux confédérés et américains. Résultat du match : 1-0 pour les USA. Au-dessus, le chrono affiche « 18 : 65 » en hommage à l’année où la guerre civile s’est terminée, 1865.

    Dirty South. Un moyen de rappeler aux autoproclamés patriotes qui arborent le « Southern Cross » quel camp a perdu. Et de débanaliser la bannière, comme l’explique le rappeur originaire d’Adamsville, Géorgie, à Playboy : « J’ai grandi dans les souvenirs et drapeaux confédérés. En tant qu’habitant du Sud, tu y es habitué. Est-ce que le brandir c’est approuver l’esclavage ? Oui, parce que c’est l’institution sur laquelle s’est bâtie le Sud. » Il y a quelques mois, le MC avait d’ailleurs commercialisé des t-shirts « Kill Your Masters »…

    https://www.instagram.com/p/BX1JnHIDs7K/?taken-by=killermike

     Killer Mike for President. L’engagement politique de Killer Mike n’est pas qu’un coup marketing. Aux côtés d’EL-P ou non, l’Américain est un habitué des lyrics aiguisées et des prises de positions publiques, notamment en faveur de Bernie Sanders. Le 16 août, il avait d’ailleurs dénoncé sur Instagram l’attitude du « gérant de casino qui se fait passer pour le président » après que ce dernier a réagi au drame de Charlottesville en renvoyant militants antifascistes et manifestants racistes dos à dos.

    « À un certain point, le problème ce n’est plus uniquement le président.« 

    Sauf que Trump n’est pas sa seule cible. Killer Mike invite régulièrement la société américaine à une profonde introspection collective. « À un certain point, le problème ce n’est plus uniquement le président. C’est à l’intérieur du prolétariat. Parce qu’on a décidé d’être à l’aise avec notre colère et notre culpabilité », a-t-il déclaré, toujours à Playboy. C’est pourquoi il veut aller plus loin. Son nouveau défi : s’impliquer pour faire élire maire d’Atlanta Vincent Fort, ancien du parti démocrate qui a rejoint les rangs de Bernie Sanders. Et, qui sait, peut-être qu’en 2020 on verra lors de meetings des t-shirts « Killer Mike for President » ?

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