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« Nous allons bâtir entre la mi-mai et le début l’été, un calendrier de réouverture progressive pour la culture, le sport loisir, l’événementiel, nos cafés et restaurants. » Après des mois d’attente, voilà qu'Emmanuel Macron pointe enfin une lumière au bout du tunnel, alors même qu’il annonce un troisième confinement. C’est une lueur encore faible, certes, mais c’est toujours ça de pris. Car cette phrase n’a, pour le moment, pas vraiment été suivie de précisions. On ne sait pas encore quels lieux pourront rouvrir à cette fameuse date (sûrement les musées, comme le précisait le lendemain Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement). On ignore également tout du protocole sanitaire qui devra y être appliqué. Quant au calendrier de réouverture, on n’en saura pas plus avant fin avril ou début mai. Bref, la principale chose que l’on apprend, c’est surtout qu’il n’y a rien à espérer avant mi-mai.
Les négociations avec le ministère de la culture semblent indiquer une montée progressive des jauges. Les salles pourraient d’abord accueillir 35 % du public habituel, puis 65 % et enfin 100 % à partir du mois de juillet. Ce qui voudrait dire : pas de grands festivals avant cette date. Mais le Président de la République n’a fait aucune mention de ce scénario, encore hypothétique. On peut également deviner que la réouverture est également soumise à l’avancée de la campagne de vaccination, ainsi qu’à la capacité de chaque lieu à pouvoir être correctement ventilé.
Manu envisage de "commencer à rouvrir progressivement le pays à partir de la mi-mai" pic.twitter.com/w7IYVRnJ0y
— RMC (@RMCinfo) March 31, 2021
Au fond, il semble que tout repose sur les concerts-tests, censés permettre d’y voir plus clair. Mais les choses prennent du retard. Les expérimentations annoncées à Paris et Marseille ont été reportées à une date inconnue. De l'autre côté des Pyrénées, pourtant, l’Espagne en est déjà à une seconde phase d’expérimentations. Le 27 mars, les habitants de Barcelonne ont ainsi pu participer à un concert réunissant 5000 personnes, et sans distanciation sociale.
Bref, il y a très peu de garanties, et aucune promesse concrète. Conséquence : du côté des acteurs culturels, personne n’est rassuré par cette annonce. Car personne n’y croit vraiment. Tout le monde garde en tête ce moment traumatisant du mois de décembre, où tous les lieux culturels s’apprêtaient à rouvrir, avant de devoir tout annuler moins d’une semaine avant la date annoncée. Depuis, tous sont balladés de report en report, Gabriel Attal parlant encore récemment de reprise à la mi-avril. Et les annulations se sont enchaînées, petit à petit.
De plus, cet horizon de mi-mai est loin d’être idéal. Pour les salles de concert, c’est le moment où leur saison culturelle se termine, avant la pause estivale. De fait, cela renvoie plutôt leur réouverture à l’automne. Cela devrait donc plutôt intéresser les festivals, mais, à l’heure actuelle, les seuls qui soient autorisés sont les festivals assis avec une jauge maximale de 5000 personnes. Ainsi, les annulations des grands festivals de musiques actuelles continuent de se multiplier. Parmi les derniers tombés : Main Square, Lollapalooza, Eurockéennes, Art Rock ou encore Beauregard.
Pourtant, nous allons tous guetter avec impatience cette date de mi-mai. Elle représente enfin un espoir. Mais après avoir couru après plusieurs mirages, les acteurs de la culture préfèrent rester prudents. En attendant d’avoir enfin des promesses concrètes.