2022 M05 21
Tu as réalisé cette compilation. Mais concrètement, qu’est-ce que ça veut dire ?
Crayon : L’idée, c’était que je dirige artistiquement et musicalement. Évidemment, il y avait Gary et Léo [du collectif Walk in Paris, Ndr] également. De mon côté, j’ai donné la couleur sonore. Je me suis occupé des enregistrements aussi, de la partie ingénierie du son. C’est un projet très DIY réalisé dans l’Hôtel Theory à Paris, qui n’est pas un méga studio. Le travail de réalisation, ça va de l’enregistrement au mix. Mais je n’ai pas tout fait tout seul. Sur presque tous les morceaux, tu avais Thomas Clairice [ancien bassiste de Her] et d’autres musiciens, comme Sofiane Pamart ou Julien Granel, par exemple.
Peut-on dire de cette mixtape que c’est une œuvre collaborative ?
Complètement. Par exemple, pour le titre Sacrifices [de Chilla et Némir] qui était déjà un peu maquetté, lorsque Sofiane Parmart est passé par là, il a ajouté sa touche. Pareil pour Julien Granel : il débarque à l’hôtel pour enregistrer, et il se retrouve à faire les synthés sur la chanson Ailleurs avec Slimka. Il y a aussi eu le track d’Isha et Laylow, Chicha Ski Nautique : à la base, ça devait être Isha et Clara d’Agar Agar, mais elle n’était plus dispo. Plus tard, Laylow passe pour que je lui fasse écouter des prods. Il ne les garde pas. Par hasard, je lui joue Chicha Ski Nautique. C’est finalement sur celle-ci qu’il a posé… Donc oui, c’est un projet collaboratif et ovniesque aussi. Les morceaux arrivent comme ça, sans trop de calculs.
Est-ce que tu as essayé d’emmener certains artistes hors de leur zone de confort ?
C’est la démarche de base. Lorsque j’ai voulu faire un projet de mixtape, je n’avais pas du tout de prétention à réunir des rappeurs comme ça… Le fantasme que j’avais, c’était de me dire : « purée, imagine si on les fait bosser sur autre chose ». Il y avait aussi cette volonté de faire rencontrer des artistes, par exemple Ichon/Axelle Laffont ou Julien Granel/Slimka… L’objectif à terme, c’est une rencontre SCH/Laurent Voulzy ! Quant à ce volume 1, il a été fait dans un contexte particulier : c’était le premier été du Covid, on s'emmerdait tous et on s’est dit : « On passe un bon moment et on crée tout ensemble ». Ça dépasse la musique : dans le studio, tu avais Enfant Précoce qui peignait, Pierre Lamour qui écrivait des poèmes et qui échangeait avec Waly sur des textes… C’est aussi ça, le côté Walk.
Le volume 1 sort le 17 juin, plus d'infos ici.
Crédit photo en une : Kiroubel Beaujour
Pour revoir notre « 3 minutes avant » avec Léo Walk, c'est juste en bas.