Recherché par la police, il se fait choper en vendant un vinyle sur Internet

Après une cavale de 25 ans, cet Italien s’est fait arrêter pour avoir vendu un vinyle contenant une version rare du morceau «  Girl From Ipanema  ». Il a pris 20 ans de zonzon, et voici donc l'histoire pas classique de Roberto Vivaldi.
  • Il aura fallu un quart de siècle et une chanson pour mettre fin à une cavale savamment orchestrée. Après avoir quitté son Italie natale en 1997, Roberto Vivaldi, 69 printemps au compteur, vient de se faire arrêter au Venezuela où il avait élu domicile. La police locale et Interpol ont retrouvé ses empreintes sur une copie du vinyle Girl From Ipanema, une chanson culte des années 60 reprise des centaines de fois (notamment par João Gilberto), composée en 1962 par Antônio Carlos Jobim et écrite par Vinícius de Moraes. Le mélomane fuyait, car chez lui, il encourait une peine de 20 ans de prison pour toutes sortes de fraudes fiscales et du blanchiment d’argent. 

    Vivaldi a été retrouvé sur la petite Isla de Margarita — Île Marguerite en français —, un endroit paradisiaque prisé par les vacanciers. Là-bas, entre les bancs de sable blanc et l’eau turquoise, l’Italien avait ouvert une boutique de disques dans laquelle il vendait toutes sortes de galettes. Si Roberto a su rester discret pendant un bon moment, la pandémie a tout fait capoter. Le quasi septuagénaire n’a aussi clairement pas eu de bol.

    Alors que son business fleurissait et que le nom de son shop revenait comme un doux refrain sur Internet, la police qui semblait l’avoir oublié, décide de rouvrir son dossier. Mauvais timing. Les réseaux sociaux de Roberto Vivaldi sont rapidement identifiés par les autorités. Elles les transmettent aux agents d’Interpol qui n’ont plus qu’à mettre leur plan à exécution. Basique : ils commandent des disques sous une fausse identité, dont un exemplaire rare de Girl From Ipanema. Simple : ils retrouvent les empreintes de l’Italien sur ce disque. 

    Dans une interview accordée au Times, le chef des opérations, Alessandro Gallo, expliquait : « malgré la prudence des proches de Roberto Vivaldi dans leur utilisation des réseaux sociaux, on a pu établir un profil basé au Venezuela. » Tout allait bien pour l’Italien, jusqu’au jour où « l'un [de ses] vieux ami lui a envoyé un cadeau d’anniversaire, à une date qui, selon son profil, ne correspondait pas ». Avec cet authentique cadeau empoisonné, sa couverture est grillée et la police s'active.

    Après avoir obtenu la preuve que Vivaldi était bien lui-même, via ses empreintes donc, il fallait désormais l’arrêter. En créant un faux profil, les autorités rentrent en contact direct avec Roberto, puis sympathisent. Sa confiance en poche, ils conviennent d’un rendez-vous dans un restaurant. L'Italien se montre l’air de rien, pensant rencontrer la personne avec qui il échangeait. Mais à la place, il tombe… sur des flics ! Fin de cavale et retour au bercail. Le fugitif a depuis été extradé et doit maintenant purger sa peine. Espérons qu’il pourra au moins profiter de sa collection de disques.