

R. Kelly, condamné à 30 ans de prison pour crimes sexuels
L’ex star du RnB américain, auteur du tube « I Believe I Can Fly », avait été reconnu coupable, en septembre 2021, d’exploitation sexuelle de mineur, d’enlèvement, de trafic, de corruption, d’extorsion et de travail forcé. Des faits produits entre 1994 et 2018. Il a été condamné le 29 juin à 30 ans de prison.
2022 M06 30
Il s’agissait d’un « système ». Un système d’exploitation sexuelle de jeunes femmes, dont des adolescentes. Durant 25 ans, entre 1994 et 2018, l’Américain a été un prédateur sexuel, n’hésitant pas à violer, à droguer, à séquestrer ou à contaminer sexuellement des femmes sous son emprise, et parfois donc des mineures. Certaines victimes ont indiqué qu’elles ont été obligées d’avorter. En septembre 2021, comme l’indique Le Monde, Robert Kelly avait été retenu coupable par un tribunal de Brooklyn de tous les chefs d’inculpation qui pesaient contre lui, à savoir : extorsion, exploitation sexuelle de mineur, enlèvement, trafic, corruption et travail forcé.
Avant le verdict, sept victimes, toutes des femmes, ont pris la parole, comme par exemple celle Jane Doe 2, sous nom d'emprunt : « Vous êtes un agresseur, vous êtes sans vergogne, vous êtes dégoûtant et vous êtes égoïste », peut-on lire dans cet article de Rolling Stone. Les procureurs ont quant à eux qualifié R. Kelly de « danger » et avaient demandé 25 ans de réclusion criminelle. Ça sera finalement 30 ans. Mais son avocate, Jennifer Bonjean, a d’ores et déjà indiqué que son client fera appel de cette condamnation.
La star américaine déchue du R&B, R. Kelly, reconnue coupable en septembre 2021 à New York d'avoir dirigé pendant des années un "système" d'exploitation sexuelle de jeunes, dont des adolescentes, a été condamnée à 30 ans de prison #AFP pic.twitter.com/K2nDty6cGg
— Agence France-Presse (@afpfr) June 29, 2022
Selon elle, R. Kelly n’est pas un « monstre ». Il a été un « génie musical ». Elle a rappelé que le chanteur avait aussi eu une enfance « chaotique », qu’il a lui aussi été victime d’abus sexuels très jeune dès l’âge de 8 ans. Mais lors du verdict, la juge Ann Donnelly a simplement rappelé les faits : « Ces crimes ont été calculés et soigneusement planifiés et régulièrement exécutés pendant près de 25 ans ». Surtout qu’en 2008, R. Kelly était déjà passé devant les juges, pour pédopornographie. Il avait été acquitté. « Il semble que la seule chose que vous ayez retiré de ce procès, ce soit des moyens d'enfermer vos victimes [avec des accords de non-divulgation] », a précisé la juge.
Ce procès est aussi « considéré comme une étape majeure du mouvement #metoo : c’était la première fois que la majorité des plaignantes étaient des femmes noires et qu’elles accusaient un artiste noir », écrit Le Monde. Pour Kenyette Barnes, qui a été la première en 2017 à partager le mot-dièse #muteRKelly (« Faites taire R. Kelly » en français), la justice américaine a donné écho « au sang, à la sueur et aux larmes des femmes noires ». Dans sa cellule de prison, R. Kelly ne pourra plus voler très haut.
R&B singer R. Kelly sentenced to 30 years in prison https://t.co/vS41Ijnrcu pic.twitter.com/uEVEzXtCDh
— Reuters (@Reuters) June 29, 2022