Le producteur Phil Spector est mort à 81 ans, en prison

En prison depuis 2009 pour le meurtre de Lana Clarkson qu’il avait rencontré deux heures plus tôt, l’Américain, qui a certes été un brillant producteur, était aussi une personne toxique, non seulement pour les musiciens mais aussi pour ses compagnes. Il laisse derrière lui une discographie aussi incroyable que sa fascination pour les armes.
  • Depuis l’annonce de la mort de Phil Spector le 17 janvier en fin d’après-midi, les réactions sont plutôt unanimes, et disent à peu de choses près la même chose : bon débarras. La raison est simple : en 2003, l’homme a tué l’actrice Lana Clarkson, 40 ans, seulement deux heures après l’avoir rencontrée dans une boite de nuit d’Hollywood, la House of Blues, située sur le Sunset Boulevard. Il avait ensuite été condamné, en 2009, à 19 ans de prison ferme. Phil a donc fini ses jours en prison, et serait mort, selon le Département pénitentiaire de Californie, de « causes naturelles ». 

    Si le terme de « génie » a été employé pour décrire son travail, il est extrêmement délicat avec ce personnage de mettre une barrière entre l’homme et l’artiste. Et ce, pour plusieurs raisons. Dès ses premiers pas dans le monde de sa musique, ses excès de colère et ses débordements sont remarqués. Il n’est pas apprécié, mais sa manière de travailler lui permet d’accéder aux plus grands noms de la musique (Beatles, Ramones, Brian Wilson, etc.). Pourtant, à plusieurs reprises, il aurait menacé, avec des armes, « ses » musiciens et musiciennes, mais aussi sa femme, Ronnie Spector, chanteuse du groupe The Ronettes produit par Phil Spector.

    Selon Tom Breihan, rédacteur en chef du site Stereogum, l’homme aurait ainsi menacé John Lennon (notamment lors d’une session pour l’album « Rock 'n' Roll »), Leonard Cohen ou encore Debbie Harry. « C’est presque incroyable qu’il n’ait pas tué d’autres personnes », écrit le journaliste sur Twitter. Durant son procès, quatre femmes ont témoigné contre l’ancien producteur, racontant qu’elles avaient aussi été menacées avec une arme à feu par l’homme, comme le raconte la BBC

    Alors certes, Phil, c’est l’homme derrière Be My Baby, « End of the Century » des Ramones, une grosse influence sur Brian Wilson et le fameux « mur du son ». Mais il était surtout une personnalité toxique aux tendances alcooliques et abusives. Fort logiquement, c'est ce qu'on retiendra in fine de lui, et c'est un immense gâchis pour sa postérité.