Bowie et Kraftwerk, Lana Del Rey et Alex Turner... ces 10 collabs qui n’ont jamais vu le jour

R.E.M. x Nirvana

Ce n'est pas parce qu'on a fini par se lasser des albums de R.E.M. au cours des années 2000 que la formation américaine n'a pas suscité les plus belles émotions durant les deux décennies précédentes. Michael Stipe était même si cool qu'il s'était noué d'amitié avec Kurt Cobain. Une vraie amitié, sincère, pas celle totalement fake que l'on trouve par dizaine dans le showbiz.

Pour preuve, le leader de Nirvana avait même fait de Michael Stipe le parrain de sa fille, Frances Bean. Un homme de confiance, donc, qui ne parviendra toutefois pas à faire venir son pote en studio afin de l'éloigner des drogues et de ses mauvaises pensées. En 1993, un billet d'avion, un taxi et une session avaient pourtant été réservés par l’auteur de Losing My Religion.

David Bowie x Kraftwerk

À ceux qui pensent que c’était mieux avant, sans toutes ces nouvelles technologies qui nous éloignent les uns des autres, on ne répondra qu’une chose : « Low ». En 1976, au moment d'enregistrer son onzième album à Berlin, David Bowie a pour intention originale de convoquer les pontes de la musique électronique, ceux qui ne cessent de l'inspirer : Kraftwerk. Hélas, une légende prétend que les Allemands n'ont jamais reçu l'invitation. Foutue liaison téléphonique.

Led Zeppelin x Yes

Si les années 1980 et la popularisation des synthétiseurs ont mis au chômage un paquet de rockeurs amateurs de grosses guitares, certains ont tenté de mettre en place une riposte : au début de la décennie, Led Zeppelin a ainsi souhaité s'associer à d'anciens membres de Yes (Chris Squire et Alan White) afin de garder la tête haute. Problème : les premières démos envoyées par Squire sont trop proches du rock progressif. Ça ne plaît pas à Jimmy Page, qui a d'autres d'idées en tête et finit par couper court au projet. Après tout, c’est aussi ça être rock : jouer avec les fantasmes des gens pour mieux les réduire en miettes. 

Ian Curtis x Genesis P-Orridge

L’histoire de la musique populaire est finalement faite de « what if » : et si les Beatles ne s’étaient jamais séparés ? Et si Bob Dylan avait réellement appris à jouer de l’harmonica ? Et si Jul n’avait jamais découvert l’autotune ? Lorsqu'on s'intéresse à l'amitié entre Ian Curtis et Genesis P-Orridge, c'est finalement à une énième variation de cette histoire que l'on se confronte, en se disant simplement que si l'ange noir de Manchester ne s'était pas suicidé, il aurait probablement monté un projet en duo avec le leader de Throbbing Gristle. Paraîtrait même qu'un concert commun à Paris était envisagé...

Tom Verlaine x Jeff Buckley

En 1996, deux ans après « Grace », Jeff Buckley se lance enfin dans l'enregistrement d'un second album. En tête, il a même un titre (« My Sweetheart The Drunk ») et l'idée d'un producteur avec qui bosser : Tom Verlaine. Problème : Jeff Buckley est peu convaincu par les premières sessions. Blasé, en conflit ouvert avec l'ex-leader de Television, le songwriter finit même quitter New York pour poursuivre l’enregistrement à Memphis, cette ville où, sans le savoir, il vivra ses derniers instants. Fin de l'histoire ? Pas vraiment : Sony finit par remettre la main sur certains morceaux enregistrés aux côtés de Tom Verlaine et décide d'en publier les « plus utilisables » sur « Sketches For My Sweetheart The Drunk ».

Pharrell x Michael Jackson

À l’heure du bio à tout-va et de l’écoresponsabilité, Pharrell est-il un précurseur ? Ce qui est sûr, c'est que l’ex-Neptunes n’aime rien jeter, y compris lorsque son idole absolue, Michael Jackson, préfère laisser de côté ce qu'il vient de lui présenter. Qu’importe : convaincu de l’efficacité de ses productions, Pharrell les recycle et les propose dans la foulée à Justin Timberlake, ce jeune playboy qui saura s’en servir comme tremplin à sa carrière solo. Et voilà comme Rock Your Body et Señorita, initialement composés pour l’album « Invincible » du Roi de la Pop, sont devenus les tubes d’un premier album aujourd’hui mythique : « Justified ».

Questlove x Amy Winehouse

On ne sait pas si Questlove aborde le sujet dans son autobiographie (Mo’ Meta Blues, dont la traduction française arrive le 21 avril), mais le batteur des Roots n'a jamais masqué son amitié avec Amy Winehouse. Ce que l'on sait moins, c'est que l'Américain et l'Anglaise avaient l'envie de monter un supergroupe de soul aux côtés de Mos Def et Raphael Saadiq. Un projet malheureusement plombé par la mort de la chanteuse en juillet 2011.

DJ Mehdi x Pone x Yvan x Djimi Finger

En 2005, la crème des producteurs hexagonaux - DJ Mehdi, Pone (Fonky Family), Djimi Finger (Secteur Ä) et Yvan Peacemaker (Booba Diam’s) - a l’idée d’aller à New York enregistrer un album commun. Pour ce projet, les quatre complices ont même trois MC’s en tête : Lino, Rim'k et Le Rat Luciano. Malheureusement, le rappeur de la FF fait marche arrière au dernier moment, et plombe quelque peu l'enthousiasme général. Mais certainement pas les fantasmes du public rap, qui se dit qu’il aurait sans doute tenu là le dernier projet hip-hop de DJ Mehdi, quelques mois avant que ce dernier ne s’en aille vers des contrées plus électroniques aux côtés d'autres partenaires de jeu : Pedro Winter et la clique Ed Banger. 

Kendrick Lamar x J. Cole

Kendrick et J. Cole, c'est un peu les deux personnages d'une série qui se tournent autour pendant plusieurs saisons, prouvent qu'ils excellent lorsqu'ils sont ensemble mais qui n'officialisent finalement jamais leur relation sur le long terme. Depuis 2010, les deux Américains teasent ainsi un album commun : il y a des photos en studio, des démos lâchées çà et là, des remix mutuels, des duos officiels... Ab-Soul, lui-même, est allé jusqu'à déclarer en interview que l'album en question existait. C'était en 2016. Depuis, lassé, on a fini par se dire que c'était peut-être mieux comme ça.

Lana Del Rey x The Last Shadow Puppets

Toutes les bonnes idées ne mènent pas nécessairement à des fins heureuses. Lana Del Rey en sait quelque chose, elle qui, de décembre 2016 à mars 2017, a multiplié les sessions de studio aux côtés Miles Kane, Zach Dawes, Loren Humphrey et Tyler Parkford, soit la quasi-totalité des Last Shadow Puppets. Ne manquait finalement que le véritable maître à penser du groupe, Alex Turner. Occupé par d'autres projets, l'Anglais n'a finalement pas raté grand-chose : de ces sessions, il ne reste aujourd'hui qu'un morceau (California, co-écrit par Zach Dawes) et le souvenir d'une soirée karaoké passée à dézinguer Tiny Dancer d'Elton John.