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Daft Punk n’est pas vraiment mort. Outre sa musique qui perdure, et est rééditée, on sait que ses membres restent actifs. Pour le moment, on ne connaît les projets que d’un seul des deux : Thomas Bangalter. Fils de la chorégraphe Thérèse Thoreux, il se penche lui aussi vers cette discipline avec la composition d’une musique de ballet nommé Mythologies. Celui-ci sera créé le 1er juillet prochain, par l’Opéra National de Bordeaux, avec une chorégraphie d’Angelin Preljocaj. Les vingts danseurs de ce projet d’une heure et demi viennent à moitié de chacune des deux structures.
Depuis la création de sa compagnie Le Ballet Preljocaj en 1985, le chorégraphe français a déjà pu montrer son amour de la French touch. Il a notamment collaboré avec Nicolas Godin, de Air, en 2003 et 2015, avec Laurent Garnier en 2010 ou encore avec Ryuichi Sakamoto et Alva Noto en 2016, et même l’exigeant Karlheinz Stockhausen, décédé en 2007. Sa dernière création montre bien son amour du décloisonnement des arts, puisqu’elle s’intitule « Deleuze/Hendrix », se basant sur des archives du philosophe, et la musique du guitariste.
Pour « Mythologies », Preljocaj explique : « La danse, art de lʼindicible par excellence, nʼest-elle pas la plus à même de mettre à nu nos peurs, nos angoisses, et nos espoirs ? Elle stigmatise nos rituels, révèle lʼincongruité de nos postures quʼelles soient dʼordre social, religieuses ou païennes ». Selon le descriptif de l’Opéra de Bordeaux, la pièce « explore les rituels contemporains et les mythes fondateurs qui façonnent l’imaginaire collectif ». La musique sera, a priori, totalement acoustique, puisque jouée par l’orchestre national de Bordeaux Aquitaine, dirigé par Romain Dumas.
Le 30 juillet, au moment de l’annonce du programme, l’administrateur général de l’Opéra de Bordeaux Olivier Lombardie déclarait que le projet était né il y a environ deux ans, bien avant la séparation du duo. « Il voulait vraiment essayer de passer à autre chose, de se frotter à l’orchestration symphonique. […] On est ravis, très excités, ça correspond exactement à ce dont on avait envie : casser les frontières, casser les codes, montrer qu'un orchestre symphonique peut jouer une musique actuelle d'un compositeur d'aujourd'hui. »
C’est bien sûr loin d’être la première expérience solo de Bangalter. Outre l’éphémère projet Stardust en 1998, il a composé plusieurs B.O. pour le réalisateur Gaspar Noé, en 2002, 2009 et 2018. Cette même année, il publiait également Riga Take 5, long morceau de 14 minutes destiné au film letton Riga (Take One). Par ailleurs, un livre sur le duo, nommé After Daft et signé Gabriel Szatan, est prévu pour 2023, pile 30 ans après les débuts du duo.