2020 M12 17
Réécouter les premiers albums d’Arctic Monkeys en 2020, c’est replonger dans des souvenirs d’adolescence à faire frissonner Marcel Proust. C’est être toujours aussi impressionné par l’énergie, la fougue et le savoir-faire mélodique des petits gars de Sheffield sur « Whatever People Say I Am, That's What I'm Not » et « Favourite Worst Nightmare ». C’est aussi se rendre compte que le groupe a bien changé depuis, que les Anglais sont à présent des mastodontes du rock et que certains de leurs classiques ont fini par disparaître de leur setlist - à l'image de leur dernier album live, « Live at the Royal Albert Hall », où des hymnes générationnels tels que Fluorescent Adolescent, A Certain Romance et Mardy Bum ont laissé place à des morceaux plus orchestrés, plus classieux.
Cette évolution est une bonne nouvelle, le pire aurait été de voir Alex Turner et sa bande muséifier leur son, s'enfermer dans une attitude, une esthétique. Après avoir délaissé les guitares sur « Tranquility Base Hotel Casino » (2018), construit autour du piano, bien malin celui qui pourra prédire désormais l'orientation du prochain album, le septième, sur lequel sont en train de plancher les Anglais. « Les membres du groupe ont travaillé sur de la nouvelle musique. En cette période plutôt confuse, les gars travaillent sans relâche. J’espère que l’année prochaine ils commenceront à plancher sur de nouvelles chansons, de nouvelles idées, en vue d’une future sortie. »
Dans la même interview, accordée à Music Week, Ian McAndrew, le manager d'Arctic Monkeys, a également précisé que la situation sanitaire des derniers mois avait mis à mal quelques sessions d'enregistrement, « prévues mais qui ont été mises de côté à cause des restrictions pour les voyages [...] Il est vrai que les projets d’écriture et d’enregistrement ont été reportés à cause des difficultés à se réunir. Néanmoins, cela crée à certains égards une opportunité bienvenue, plus de temps et de ressources à consacrer au processus créatif. Cela a été une bénédiction d’une manière étrange. »
Reste maintenant à répondre à une dernière question, essentielle : quel look Alex Turner, avec qui Julian Casablancas souhaite collaborer dans un avenir proche, compte adopter pour promouvoir ce nouveau long-format ?