2022 M01 29
Avant la pandémie, en novembre 2019, nous partagions cet article dans lequel nous constations qu’en France, les boîtes de nuit mouraient lentement, mais sûrement. En 40 ans, pas moins de 1563 établissements ont mis leur boule à facettes au placard. Une tendance que les confinements successifs ont accentuée. Sur FranceInfo, un syndicat du secteur a étayé ce propos en donnant des chiffres : depuis le début de cette situation, 430 établissements ont mis la clef sous la porte. Selon lui, « un tiers des boîtes de nuit françaises ne rouvriront pas après la crise ».
En Angleterre, cette nouvelle trouve malheureusement un écho. Là-bas, les oiseaux de nuit sont toujours en cage, sans date de sortie prévue, et le retour à la norme pourrait être tout aussi violent que chez nous. L’ONS (l’équivalent de l’INSEE) a montré dans une récente étude qu’il resterait bientôt moins de 5000 clubs, alors qu’en 2010, le pays en comptait plus de 10 000.
Histoire d’enchaîner avec une note plus positive, depuis ce 24 janvier, l’Irlande, via l’intermédiaire de son « Taoiseach » (Premier ministre) Micheál Martin, vient tout bonnement de lever les restrictions qui cadenassaient les établissements du pays. Les jauges sont donc revenues à la normale tout comme les heures d’ouverture. L’Écosse à travers une prise de parole de Nicola Sturgeon a également emboîté le pas, et la population peut aussi retrouver ses clubs, sans respecter la distanciation sociale.
Concernant l’Espagne qui en un mois est devenu le pays avec le plus haut taux d’incidence, les nouvelles sont mitigées. Comme il n’y a pas de directive générale, les 17 régions s’adaptent de façon autonome. Alors que la Catalogne a levé son couvre-feu le 21 janvier (1 h / 6 h), Ibiza regarde devant et espère une réouverture de ses clubs courant avril. Une initiative qui interviendrait deux semaines avant le lancement de la saison habituelle, et qui aurait comme objectif de combler les pertes engendrées par la pandémie.
Du côté des Pays-Bas, ça bouge aussi. Depuis ce 26 janvier, les restaurants, bars et autres lieux culturels sont de nouveau accessibles, par contre, pas de nouvelle pour les clubs, fermés totalement depuis décembre. En Belgique, à Bruxelles, ce n’est pas la joie. Les boîtes sont closes et « il y a zéro perspective de réouverture pour le moment, genre vraiment aucune date » nous fait savoir Sébastien Desprez du collectif Magma. Pire encore, un baromètre a été mis en place. À l’inverse, on peut faire la fête dans les clubs de Suisse, à condition de présenter un pass sanitaire ainsi qu’un test négatif.
Pour l’Italie, Andrea Cussotto, l’une des têtes pensantes du festival Jazz:Re:Found, nous explique que : « la situation n’est pas claire ». Même si les boîtes de nuit ont fermé à la fin du mois de décembre, « personne ne sait si on pourra retourner danser en février, comme cela avait été annoncé. » La vie nocturne est au point mort, « au moins : celle qui est légale ».
Si l'on traverse l’Atlantique, pour arriver directement au Canada, Ossima Obambi, DJ du groupe NoKliché basé à Montréal, raconte que « même si pendant l’été passé la ville fonctionnait (presque) normalement, le variant Omicron a tout fait refermer. Début février, les salles de spectacles ouvriront, mais avec un public assis. Rien de nouveau pour la scène club locale qui est très importante ». Comme il l’affirme, « cette situation impacte un bon nombre de personnes, qu’ils soient des professionnels du secteur ou non ».
Malgré un déconfinement nocturne généralisé qui se fait attendre, le constat semble sans appel pour tous. Avec cette pandémie qui fragilise encore et toujours la planète, le monde de la nuit s’apprête à vivre des moments compliqués. C’est pour cette raison que lorsqu’il sera possible d’aller danser, cet acte prendra une autre valeur, beaucoup plus symbolique.
Crédit photo : capture d’écran clip « Daft Punk - Around The World »