2023 M05 17
« Nouvelle école saison 2, ce sera encore plus chaud la famille ». Dans le trailer diffusé il y a quelques semaines, Niska enfilait une seconde fois son costume de juge et teasait sans demi-mesure la nouvelle saison du télécrochet rap de Netflix. Suffisant pour le croire ? Ou, à l'inverse, doit-on se méfier d'un programme qui prend le risque ici de se répéter, et donc de montrer plus nettement ses failles ? À l'évidence, les quatre premiers épisodes dévoilés par la plateforme américaine se situent pile entre ces deux possibilités.
D'un côté, il y a cette envie de voir les choses en grand, de verser dans la démesure : c'est Shay qui s'échappe aux Antilles pour trouver la « nouvelle pépite », c'est Niska qui rencontre des rappeurs au sommet de la Tour d'Evry 2, c'est SCH qui teste deux de ses possibles poulains sur la scène du Zénith de Rouen. Ça, c'est pour le grandiose. Sauf que Nouvelle école ne peut s'empêcher de s'appuyer sur la même grammaire (on est clairement sur le champ lexical de la guerre, du combat), de véhiculer les mêmes codes (en gros, le potentiel tubesque d'un artiste plutôt que sa singularité créative) et de ressembler parfois à un défilé de mode avec Niska, Shay et SCH en mannequins de luxe.
La force de cette deuxième saison, derrière le clinquant de l'image, c'est toutefois d'accorder un terrain d'expression à une nouvelle scène de rappeurs (les rappeuses sont malheureusement plus rares cette année...) assoiffés de reconnaissance et de renommés ; « Il me faut les 100k » étant sans doute la phrase la plus prononcée par les candidats, en référence à la somme promise par Netflix en cas de victoire : 100 000 euros.
Ça n'empêche pas certains de se foirer ou d'oublier leurs couplets (un grand classique, déjà, de la première saison), mais cette carotte financière semble indéniablement booster tous ces jeunes artistes rêvant du même destin que Fresh, le grand gagnant de la saison 1. À tel point qu'un des candidats (Redhat) se voit même reproché de partager trop de similitudes, dans le flow et l'énergie, avec le vainqueur de la première édition - ce qui engendre d'ailleurs une sévère crise de colère en coulisses.
Ce coup de folie n'a rien d'un cas isolé - cf la rivalité qui semble s'être installée entre Crystal et Shay -, mais s'inscrit finalement dans la longue liste des séquences paraissant très scénarisées. Ce qui est dommage, mais pas rédhibitoire. D'autant que toute cette mise en scène s'écroule soudain lorsque Médine et Rim'K font parler leur expérience, leur expertise, ainsi que cette franchise nonchalante qui capte illico l'attention.
Devant le début de cette nouvelle saison, toujours rythmée par des auditions, des épreuves collectives et des freestyles, c'est toutefois moins les prestations de ces légendes du rap qui restent en tête que la science des rimes de Coelho, déjà aperçu en première partie de Sniper ou Vald, WarEnd, Lpee, Dau ou encore le Lillois Rethno : autant de noms à retenir et déterminés à « écraser la concurrence », comme en témoigne le titre de l’épisode 3. Qu'importe, finalement, qu'ils aillent ou non au bout de l'aventure, l'important étant peut-être au fond qu'ils mettent ici un premier pied dans l'industrie.
Conçue par Netflix, Nouvelle école, dont trois prochains épisodes seront diffusés le 24 mai, est accessible sur myCANAL via le bouquet CANAL+. Quant à la finale de cette saison 2, elle sera dévoilée le 31 mai.