Niska, grand méchant du rap français ?

Dans un teaser qui n'a rien à envier aux films d'action américain, le rappeur d'Evry annonce son grand retour avec « Le monde est méchant », une mixtape à paraître le 5 novembre où il balance ses rimes agressives à bout portant et laisse derrière lui des montagnes de douilles.
  • Un gros bolide lancé à une pleine vitesse, de bombes qui explosent, une instru qui accentue la montée de testostérone, un casting XXL (Maes, Hamza, Guy2Bezbar, Ninho), etc. À se fier au teaser publié hier par Niska, aucun doute : « Le monde est méchant » a tous les atours d'un blockbuster, l'une de ces grosses productions réservées aux poids lourds du rap français où tout semble permis, les passages un peu évidents (ici : Mapess et son clip tourné sur un yacht avec des filles en bikinis), les punchlines bien senties et les excès de violence.

    Le rappeur d’Evry ne s’en cache pas : après trois ans d’absence, marqué par des moments de doute (« J'marche avec Dieu, mon schlass, mes putains d'crises d'angoisse ») et un quotidien au ralenti (Covid oblige !), Niska avait envie de revenir aux bases, à ce hardcore qu’il déverse depuis sept ans et qui a fait de lui le « Mr. Sal » du rap français.

    D'ici quelques mois, Niska sera sur Netflix, aux côtés de SCH et Shay, le temps d'une émission censée découvrir la nouvelle star du rap (Nouvelle école). Pour l’heure, l’auteur de « Commando » se devait de revenir avec un projet qui marque les esprits, de faire de son nouveau long-format un événement. D’où « Le monde est méchant », sur lequel le rappeur, établi entre Paris et le Maroc, travaille depuis maintenant deux ans. Autant dire que cette mixtape a été pensée comme un album à part entière, en termes d’exigence et d’ambition.

    « Le seul truc, c’est qu’il y a beaucoup de featurings sur ce projet, précise-t-il. Ça me paraît malhonnête de considérer « Le monde est méchant » comme un album à part entière, sachant que ce format se doit d’être plus introspectif et personnel. »

    Lorsqu’il prononce ces mots, Niska a le sourire de celui qui sait que l’avenir joue pour lui. À raison, tant ils sont rares les rappeurs à récolter autant de lauriers que lui. Sans même parler des chiffres et de ses 3 millions d'auditeurs par mois sur Spotify... C'est que Niska possède autre chose : au micro, cette voix grave, que « la SACEM a bien khalass », a cette faculté à incarner une violence verbale (répétition de propos iniques, arrogance gratuite), à trouver le gimmick efficace et l'expression fédératrice dans des morceaux qui, s’ils ne brillent pas par leur technique, déploient un vrai savoir-faire mélodique, ainsi qu'une énergie redoutable.