Sur son premier album, Maes vend de la « Pure » au rap français

Validé par Booba, Maes débarque avec un premier album ambitieux (« Pure »), qui parle de billets verts, de weed, de Porsche Panamera et même de Depardieu. Une leçon de vie, en quelque sorte.
  • Sorti du placard. Il y a bientôt trois ans, Maes rejoignait les cellules de Villepinte et voyait en parallèle son premier projet (« Réelle vie ») susciter un certain engouement. À cette époque, marqué par le silence et la solitude, le rappeur du 9.3 fait son introspection, réfléchit, médite, écrit presque quotidiennement et commence à poser les bases de ce qui constitue aujourd’hui « Pure », un premier album maitrisé, seize titres sincères, amers, calibrés pour séduire et qui tranchent sévèrement avec les ambiances brutes et hardcores de ses premiers morceaux.

    Âme meurtrie. « Dans Réelle Vie 1, je ne maîtrisais pas encore ma voix. Dans Réelle Vie 2.0, je me suis lâché. Je sortais de prison et j’avais une rage accumulée à expurger. Puis j'ai signé en maison de disque chez Millenium/Capitol et ça m'a apaisé. Ma vie quotidienne a radicalement changé. Ma mère est contente, mon père dort tranquille, je suis apaisé et ça se ressent dans mes morceaux. »

    Aux Inrocks, Maes dit vrai : « Pure » est un disque d’ambiance, parfois festive, souvent morose, mais jamais crue. À l’inverse des textes qui, eux, plombés par les déboires judicaires, le spleen du dealer et les vices de la rue, dessinent les contours d'un personnage habitué à arpenter les marges de la vie : « Entre le bien et le mal, je me suis garé en biais », rappe-t-il sur Zipette.

    L’impertinent. Derrière ce discours teinté d’amertume, il y a aussi des tubes. Dont Billets verts, balancé en éclaireur l’été dernier et certifié single d’or récemment, et Madrina, en duo avec Booba et voué à ambiancer les foules, venues des cités comme des beaux quartiers. Ce qui tend à prouver deux choses : que Maes est un rappeur polyvalent, capable de varier les atmosphères et les flows, et que « Pure » est taillé pour le succès. Même ceux qui se croient trop indés pour de tels refrains colorés et autotunés finiront par céder !