Qui est Elyon, l’autre grand gagnant de “Nouvelle école” ?
Derrière Fresh, d'autres candidats de "Nouvelle école” ont profité du show de Netflix pour dévoiler un véritable univers, parfois à l'opposé des tendances et des codes radiophoniques. Avec sa voix éraillée et des chansons qui osent se confronter à des sentiments troublés, Elyon en est la preuve éclatante.
2022 M07 18
« Elyon c'est un artiste. Tu sais qui c'est Elyon ? C'est Stromae chauve. Lui vous lui donnez les moyens, ça devient un extraterrestre ». Au sein de Nouvelle école, SCH ne manquait pas de compliment pour parler d’un des candidats du télécrochet Netflix. Ce n'était pas forcément le goût des autres jurés - Niska, par exemple, le trouvait trop fou, pas assez dans la retenue, mais force est de constater qu'Elyon a su marquer les esprits. De là à le comparer au maestro de la chanson francophone ? C'est évidemment trop tôt pour le dire. Peut-être est-ce même un peu trop lourd à porter.
D'autant qu'Elyon développe un univers nettement plus torturé que l'auteur de Racine carrée, moins festif sur le plan mélodique - et ce, même si sa reprise de Ne reviens pas dans Nouvelle école a pu séduire le public.
Cette mélancolie, presque outrancière par instants, on la comprend aisément en rembobinant son parcours de vie : celui d’un jeune homme qui a passé son enfance à écouter Léo Ferré, probablement attiré par la possibilité d'y trouver un écho à ses angoisses et ses tourments. Tendre une oreille à Qui va écouter ça ?, À la recherche ou Mourir demain, c'est donc entendre un artiste qui en fait parfois trop, qui ne masque rien de ses failles, mais qui a au moins le mérite de développer un univers bien à lui, qui va du rap à la chanson, de la douceur d’une mélodie à une voix qui déraille, de l’intime à une interprétation théâtralisée.
Ce goût pour la dramaturgie, on le retrouve également dans son dernier clip, Danse toute la vie, toujours aussi tiraillé, frontal et narratif. « J’aime les clips conceptuels et cinématographiques qui ont plusieurs niveaux d’interprétation », confirme-t-il, justifiant ici un goût de la mise en scène qui, visiblement, capte l'attention : ce sont ainsi plus de 315 000 auditeurs mensuels qui suivent désormais Elyon sur Spotify, tous probablement attirés par les fulgurances d'un artiste rongé par le spleen, qui semble envisager chacune de ses chansons comme un oraison funèbre. Au point d'en être pesant ? C'est le piège à éviter, mais Elyon a un atout : il paraît tellement à l'aise dans ce registre qu'il a l'audace d'apparaître systématiquement en peignoir.