Non, tous les albums de Noël ne font pas vomir

  • Si vous pensez qu’écouter des chants de Noël est aussi ringard que de porter un pull rouge et un serre-tête Rodolphe, vous vous mettez gravement le doigt dans la bûche. La preuve, ici, avec cinq albums de Noël vraiment écoutables, même en saison chaude.

    « Soulful Christmas » de James Brown (1968)

    C’est une fête, non ? Le champagne coule à flots, tantine Gertrude en a eu pour 60 balles de bouffe par tête de pipe, maman est pompette et papy a glissé un billet de 100 dans ta chaussette. Alors, autant danser ? C’est exactement ce que propose James Brown avec ses bastos type Christmas is Coming et le morceau du même nom que l’album, Soulful Christmas. À noter : le Godfather of Soul aimait tellement Noël qu’il en est mort, un certain 25 décembre 2006. Mr. Dynamite se serait-il trop approché de la cheminée ?

    « Christmas On Death Row » (1996)

    Dr. Dre, Snoop Dogg, Nate Dogg et les artistes du label Death Row fêtent Noël trois mois après l’assassinat de Tupac. Le cœur pas vraiment à la fête, ils sortent les gros calibres : Snoop et Nate Dogg reprennent le Santa Claus Goes Straight To The Ghetto tirée du disque de James Brown près-cité, « 6 Feet Deep » invente le chant de Noël porno et Tha Dogg Pound fait bouncer le Hummer rose. À côté de ça, ils font leur petite liste au Père Noël et demandent : moins de drogues et de cash, plus d’amour et le pardon pour leurs péchés. Tout cela l’année où le label gagnait 100 millions de dollars. Gonflés les gars.

    « Natty Christmas » de Jacob Miller (1978)

    Qui a inventé la space buche ? Jacob Miller et les Inner Circle bien sûr ! Leurs chants de Noël reggae de quasi 10 minutes chacun restent la bizarrerie ultime du genre. Tout ce que je veux pour Noël : mon herbe quali’ que je vais fumer en rouge. Habitué à l’exercice du détournement de chanson façon Jamaïque, l’album de Noël de Jacob et les Inner Circle accorde à la perfection les dreadlocks avec le sapin. Une idée cadeau pour votre cousin atteint de « conjonctivite ».

    « A Christmas Record » de ZE Record (1981)

    Si vous étiez branché en 1981, c’est maintenant votre tour d’enfiler une barbe blanche pour vos petits-enfants. Vengez-vous sur la jeunesse en lui passant cette compilation ultra agressive de ZE Records : un blues post-nucléaire par Suicide, Lio, Helena Noguerra et Marie France jouant les enfants de cœur déculottés. L’enfant créole et ses noix de coco chargeant le punch en rhum et James White fêtant l’anniversaire du petit Jésus avec le grand Satan… Autant de choses rééditées cette année en glorieux vinyle blanc. Qui a dit que votre jeunesse, c’était du passé ?

    « An Awful Christmas and a Lousy New Year » de Swamp Dogg (2009)

    Si vous êtes un Grinch, un party pooper qui pète sur les fêtes de fin d’année, cet album est fait pour vous. Avec son « Un horrible noël et un Nouvel An pourri », Swamp Dogg, le chanteur soul le plus psychédélique de l’histoire, crache dans la soupe et raconte un tas d’ignobles histoires de Noël : un type plaqué le soir du réveillon, un salon envahi par la belle famille, les amis qui n’arrêtent pas de sonner à la porte, les embouteillages et magasins bondés… De quoi passer un vrai Noël de chien.

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