Massive Attack part en guerre contre la pollution de l’industrie musicale

« Le business comme nous l'avons connu est révolu », clament-ils dans un communiqué. Au moins, c'est clair.

Les tournées, ce fléau écologique. Vivre dans un pays où Zazie, Calogero, Jean-Louis Aubert ou Shaka Ponk (en gros, quelques-uns des chouchous des plateaux télé) incarnent une certaine prise de conscience environnementale, ce n'est pas la vie que l'on a choisie, mais c'est celle que l'on mène.

Ainsi, tandis que tout ce beau monde se réunit sous le nom The Freaks pour signer une tribune promulguant des pratiques personnelles et professionnelles plus respectueuses de l'environnement, en Angleterre, c'est Massive Attack qui vient de commander à des universitaires un rapport sur l'empreinte carbone des tournées. C'est sans doute bête, mais on trouve que ça a déjà nettement plus de classe. Surtout quand on voit ce schéma réalisé par la BBC, résumant ce qui pollue le plus lors des tournées.

Missive attaque. Historiquement, ce n'est pas la première fois que les Anglais dénoncent le dérèglement climatique. Plus tôt cette année, les mecs participaient à certains évènements dans l'idée de récolter des fonds censés favoriser le reboisement, la recherche sur la crise climatique et la compensation de carbone. Sauf que le trio de Bristol a fini par se dire que ce n'était pas assez.

« Le défi consiste désormais à faire non seulement des sacrifices personnels, mais également à insister sur le changement nécessaire de ce système », soulignent-ils dans un communiqué, comme un écho à cette étude de 2010 qui estimait que les concerts organisés au Royaume-Uni généraient annuellement 405 000 tonnes d'émissions de gaz à effet de serre, majoritairement dues au transport du public.

Plan d'attaque. Pour cela, Massive Attack a un plan, et celui-ci devrait s'étaler sur quatre ans : le temps, en gros, que les universitaires puissent collecter suffisamment de données lors des tournées du groupe. Le temps, également, pour ces scientifiques en blouse blanche, de préparer un rapport expliquant aux musiciens comment limiter considérablement les émissions de carbone lors de leur tournée.

« C'est un secteur à haute teneur en carbone et nous devons essayer de le résoudre, car chaque secteur doit faire partie de la transition vers une économie à faible émission de carbone », précise un professeur du centre de recherche Tyndall de Manchester à la BBC. Et si, en France, Jean-Louis Aubert, Zazie ou Shaka Ponk arrêtaient carrément de tourner, ça aiderait ou pas ? Coldplay, de son côté, a déjà répondu à la question : Chris Martin et ses amis ne tourneront pas pour leur nouvel album tant qu'ils n'auront pas trouvé une solution pour polluer moins. Comme ça, au moins, c'est clair.