Une usine française veut fabriquer des disques écolo, à base d'algues

Créée en 2015 et située près de Rennes, l’usine M Com’ Musique s'est lancée dans le pari très tendance de la fabrication de vinyle. L'un des deux fondateurs, Antoine Olivier, revient pour nous sur la genèse du projet, l'aspect écologique et la conception d'un disque à base d'algues.
  • Quand vous avez débuté en 2015, vous n'aviez aucune expérience dans ce métier ?

    Non aucune, il a fallu apprendre un nouveau métier. Je ne m'imaginais pas à quel point c'était technique et difficile. Je me disais qu'on le faisait bien dans les années 50, et que ce n'était sûrement pas si compliqué avec les technologies d'aujourd'hui. On s'est beaucoup documenté sur les techniques de l'ingénieur (la mécanique de précision, les techniques de frise, etc.) que personne ne pouvait nous apprendre, surtout dans notre coin.

    Vous avez créé l'usine de toute pièce ?

    Oui, c'était un entrepôt vide et surtout pas cher. On a acheté des machines d'occasion et puis on s'est lancé en demandant des conseils à droite et à gauche. Au début, on pressait 40 vinyles par heure et on faisait tout à la main, c'est-à-dire qu'on chargeait les étiquettes et la matière première dans le moule.

    Une fois le disque pressé, on le découpait et puis on le mettait en sous-pochette entre des plaques d'aluminium. Le lendemain, on emballait les disques. Aujourd'hui, on a une ligne automatique qui nous facilite le travail et on en fabrique 80 voire 90 par heure. Cette année, on va fabriquer environ 300 000 disques.

    J'ai lu que l'aspect écologique vous tenait particulièrement à cœur...

    Un vinyle, c'est du sel de mer et du pétrole donc une matière polluante à la base. On a d'abord voulu partir sur d'autres matières pour créer un disque, comme de l'algue par exemple, mais l'essai n'a pas été convainquant.

    On a réduit nos "chutes", c'est-à-dire nos déchets. Le peu qu'on a (environ 5%), on le réintroduit dans les circuits de production. Ça veut dire qu'on ne perd pas de matière première et que la qualité du vinyle est meilleure : plus on met de matière recyclée dans un disque, moins la qualité est bonne. L'autre effort s'est effectué sur la consommation d'eau. On est passé de 4 000 euros par an à une centaine d'euros.

    Est-ce que le vinyle avec de l'algue sera un jour dans les bacs ?

    Je ne peux pas vous dire, il faudrait qu'on fasse un partenariat avec un laboratoire de chimie pour mettre en place un vrai produit durable. Pour le moment, ce n'est pas encore le cas.

    Plus d'informations sur l'usine M Com' Musique ici.

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