Marilyn Manson, viré de son label après plusieurs accusations de violences sexuelles

Cinq femmes, dont l'actrice Evan Rachel Wood (Westworld), dénoncent des violences sexuelles (agressions, viols, abus) commises par Brian Warner, alias Marilyn Manson. Même si l'Américain a pris la parole pour nier ces allégations, son label, Loma Vista Records, a mis fin à son contrat.
  • En 2018, Evan Rachel Wood raconte qu’elle a été abusée, torturée et violée par un ancien conjoint (menaces de mort, brûlures au gaz, violences sexuelles, etc.), mais ne cite pas le nom de son agresseur. Elle témoigne dans le cadre de la « Sexual Assault Survivors' Rights Act » afin de faire évoluer la loi sur les droits des survivants d’agression sexuelle aux États-Unis.

    Trois ans plus tard, via un post sur Instagram, l’actrice américaine lâche enfin le morceau : il s’agirait de Marilyn Manson. Evan Rachel a été en couple avec le musicien de 2007 à 2008 avant de rompre (elle avait 19 ans, lui 37). Les deux s’étaient ensuite remis ensemble en 2009 jusqu’en 2010 (ils s’étaient fiancés durant cette période). Sur le réseau social, elle a donc posté ce message : « Le nom de mon agresseur est Brian Warner, connu par le monde entier sous le nom de Marilyn Manson. Il a commencé par gagner ma confiance quand j'étais adolescente et m'a maltraitée durant des années. Il m'a lavé le cerveau et manipulée pour que je me soumette, poursuit-elle. Je veux dénoncer cet homme dangereux et les nombreuses industries qui l'ont laissé faire, avant qu'il ne ruine d'autres vies. Je suis aux côtés des nombreuses victimes qui ne seront plus silencieuses. »

    Les médias, comme The Guardian, ne se privent pas de remonter à la surface des propos tenus par Marilyn Manson en 2009 à propos d’Evan Rachel Wood. Il avait déclaré : « Tous les jours, je fantasme d’écraser son crâne avec un marteau ». Un proche de l’artiste avait commenté cette déclaration, indiquant qu’il s’agissait d’une « sortie théâtrale d’une rock star pour promouvoir son album », et non quelque chose à prendre au premier degré.

    Quatre autres victimes présumées, Ashley Walters, Sarah McNeilly, Ashley Morgan et une certaine Gabriella, ont toutes publié des témoignages accusant également l’artiste américain. Sarah McNeill et Ashley Walters parlent d’abus physiques et émotionnels ainsi que de torture (enfermement dans une chambre, obligées à l’écouter s’amuser avec d’autres femmes, menaces à coup de batte de baseball pour ne citer que ces exemples). Pour Gabriella, Brian lui aurait offert de la cocaïne et lui aurait demandé de se doucher devant lui, dans son tour-bus. La deuxième fois, il l’aurait obligé à faire un « pacte de sang » avec une bouteille de vin cassée. Toutes ces femmes parlent d’un homme manipulateur, séducteur et toxique.

    Dans la nuit du 1er au 2 février, via Instagram, Marilyn Manson a pris la parole : « Évidemment, ma vie et mon art ont longtemps suscité la controverse, mais ces récentes affirmations à mon sujet sont d'horribles distorsions de la réalité. Mes relations intimes ont toujours été entièrement consenties avec des partenaires partageant les mêmes idées. » Il termine en affirmant que les autres déforment la réalité, et qu’il s’agit de la vérité. 

    Avant même ce message sur Instagram, son label, Loma Vista Records, avait mis fin à leur collaboration. La page dédiée à sa musique a été effacée du site et ses albums ne sont plus en vente (son dernier album « We Are Chaos » est sorti en 2020), tout comme les produits dérivés (chaussettes, bougies, etc.). Au site Pitchfork, le label a indiqué ne plus travailler avec l'artiste et stopper la promotion de sa musique. En France (ou en Belgique), quand un artiste est accusé d’agressions sexuelles, certains labels mettent plus de temps à couper les ponts.  

    En 2018, quelques temps après #MeToo, Marilyn Manson avait déjà été mis en cause pour des faits similaires remontant à 2011. Le bureau du procureur de Los Angeles « n’avait pas poursuivi l’enquête faute, selon les responsables en charge, de preuves corroborantes », comme l’indique AlloCiné. Pas sûr qu'il s'en sorte aussi facilement cette fois-ci.