La maison de Serge Gainsbourg pourrait enfin devenir un musée

  • En tout cas, c’est le souhait de sa fille Charlotte, qui l’a confié au micro de France Inter, jeudi dernier.

    5 bis rue de Verneuil. C’est dur de la rater, et c’est même devenu, au fil du temps, une attraction touristique. La maison où vécut Gainsbourg, de 1969 à 1991, celle où le musicien vint d’abord se consoler d’avoir été plaqué par Bardot, celle, toujours, où il construisit sa famille avec Jane et composa ses plus beaux chefs-d’œuvre, cette maison-là, donc, est facile à trouver. La devanture est taguée d’hommages et de petits mots, et depuis plus de 25 ans que l’homme à la tête de chou est mort, c’est l’arlésienne sur son ouverture en musée.

    «Ça a énormément de valeur pour moi […], c’est pour ça que je veux l’ouvrir et en faire un musée, je suis à nouveau sur un projet qui, j’espère, verra le jour. Peut-être pas demain, mais prochainement. » (Charlotte Gainsbourg)

    Un hôtel très particulier. Si la dernière demeure de Gainsbourg reste à ce point mythique et dure à transformer en musée, c’est parce qu’elle est restée depuis 1991 « dans son jus ». Traduire : pleine de tous les objets personnels et bibelots de valeur amassés par Gainsbourg. Un enfer à protéger des touristes mal intentionnés, le tout doublé d’une architecture exiguë avec 130m2 divisés en deux étages où chaque couloir se révèle très étroit.

    C’est précisément ce qui avait jusque-là rebuté sa fille Charlotte pour transformer le mausolée familial en lieu de culte pour le grand public. Une première fois au début des années 2000, celle-ci avait tenté un premier essai, avant de finalement revenir sur la promesse ; d’abord à cause de la casse et des vols possibles, mais peut-être aussi parce que le deuil, profond, n’était pas encore fait.

    « Je continue à la chauffer l’hiver, à l’aérer l’été : dedans tout est resté en place, tout est propre. » (Jean-Pierre Prioul, un ami de la famille détenant les clefs de la maison)

    Je t’aime moi non plus. Entre le 5 bis rue de Verneuil et Charlotte, c’était donc, comme sur Facebook, compliqué. Jusqu’à ce que, surprise, l’artiste féminine de l’année aux Victoires de la musique déclare sur France Inter que, malgré l’attachement à la maison, il est peut-être temps d’avancer par rapport à son père. « Je suis bloquée. C’est pour ça aussi que je veux ouvrir et en faire un musée ».

    Aucune date d’ouverture n’est pour l’heure annoncée, mais la maison brillamment décrite dans l’Hôtel particulier de « Melody Nelson » pourrait donc finalement ouvrir ses portes aux fans, par petits groupes bien encadrés, exception faite de la chambre à coucher où Gainsbourg fut retrouvé mort le 2 mars 1991. Hasard ou pas, sa fille mettait récemment et discrètement en scène ses deux filles dans le clip de Ring-A-Ring O’ Roses. Une manière artistique et personnelle d’aller de l’avant, sans doute, pour mieux fermer la porte du passé. Comme quoi, du poinçonneur des lilas au ticket de musée, finalement, il n’y a qu’un pas.

    Crédit photo : Tony Frank

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