Les cinq chansons les plus sexistes des Rolling Stones

Il y a quelques semaines, la chanson « Brown Sugar » faisait l’actualité, alors que les Stones annonçaient ne plus vouloir la jouer. Le titre, dont les paroles évoquent autant la drogue que le sexe violent ou l’esclavage, était devenu trop problématique. Mais à vrai dire, ce n’est pas le seul dont les paroles sont gênantes.
  • C’est une autre époque, peut-on dire pour être charitable. Il n’empêche que les Rolling Stones y sont toujours allés fort dans la provocation, bâtissant leur succès sur ce rapport compliqué aux femmes (« laisseriez-vous votre fille sortir avec un Stone ? »). Dans cette veine, Mick Jagger semble avoir eu un malin plaisir à explorer les limites de ce qu’il était possible de chanter à propos de la gent féminine. Cinq exemples valent mieux qu’un long discours.

    Under My Thumb

    On retient souvent de ce classique stonien le marimba apporté par Brian Jones. Une bonne manière de maquiller des paroles frontales. Jagger y raconte comment il a réussi à soumettre une fille à toutes ses volontés. Et il n’y va pas avec le dos de la cuillère : « Sous mon pouce/se trouve une chatte siamoise de fille/sous mon pouce/elle est l’animal de compagnie le plus doux du monde ». Le chanteur s’est plus tard défendu en affirmant qu’il s’agissait d’une parodie de ce type de comportement masculin. Ou alors il ne faisait qu'exprimer un fantasme inavouable ?

    Some Girls

    Celle-ci réalise le carton plein. Dans toute la première partie, Jagger récite le discours classiquement misogyne de la femme seulement attirée par les richesses, offrant fringues et bijoux à l’homme avant de tout reprendre. Mais la chanson va encore plus loin en offrant un panorama de tous les types de filles autour du monde. « Les Françaises veulent des Cartier, les Italiennes des voitures », mais surtout « les noires veulent juste être baisées toute la nuit, je n’ai juste pas assez d’énergie », puis « les Chinoises sont si douces, ce sont de vraies allumeuses ; on ne sait jamais ce qu’elles cuisinent dans ces chemises en soie ». De quoi presque dépasser Brown Sugar en tête des chansons les plus problématiques du groupe.

    Stupid Girl

    On pourrait dire que Mick ne parle que d’une femme bien précise, cette fois. Après tout, peut-être mérite-t-elle tout ce mépris. Mais il faut bien dire qu’il y va fort : « Je ne parle même pas de sa façon de chercher de l’or […] mais de sa façon de prendre et garder. […] Elle est la pire chose du monde. Regarde cette fille stupide ». Et plus la chanson avance, plus on a l’impression que le texte ne sert qu’à exprimer la frustration sexuelle, dans ce qu’elle provoque de plus sombre. Jagger a même fini par admettre : « C’est beaucoup plus méchant qu’Under My Thumb. De toute évidence, j'avais des problèmes. Je ne vivais pas une seule bonne relation. Ou plutôt je vivais trop de mauvaises relations. »

    Schoolboy Blues

    Au moins, celle-ci a le mérite d’être une véritable parodie. Souvent connue sous son titre original, Cocksucker Blues, la chanson est le dernier single des Stones sorti sur le label Decca. Alors que le groupe souhaitait partir, la maison de disques leur a rappelé que le groupe leur devait encore un single. Jagger en a alors profité pour se lâcher, histoire de définitivement couper les ponts. « Oh, où est-ce que je peux me faire sucer ? Où est-ce que je peux me faire baiser ? Je n’ai peut-être pas d’argent, mais je sais toujours où la mettre », assène-t-il, avant de raconter une aventure avec un policier, lui rappelant ses relations passées avec des porcs. Difficile d’être plus explicite.

    Stray Cat Blues

    S’il y a bien une chose qui a mal vieilli, c’est le rapport étroit des rock stars avec les jeunes groupies. Dans les années 70, il n’était pas rare de voir de jeunes adolescentes avoir des relations avec leurs musiciens favoris, bien plus âgés. Et la pratique semblait alors si normale aux yeux de tous qu’en faire une chanson n’a pas semblé si choquant. Et Jagger, cherchant toujours la provocation, ne nous épargne rien. « Ce n’est pas un crime capital. Je vois bien que tu as quinze ans. Non, je ne veux pas voir ta carte d’identité. […] Je parie que ta mère ne sait pas que tu peux mordre comme ça. » Voilà une chanson à définitivement laisser sécher dans son époque.