Le jour où Paul McCartney est mort, en 1966

Vous ne le savez peut-être pas, mais Paul McCartney a été remplacé par un sosie en 1966 après son décès dans un accident de voiture. Enfin, pas vraiment. Mais certains y ont cru. Retour sur une rumeur folle qui a enflammé le monde de la pop.
  • Il suffit parfois de croire très fort en quelque chose pour que celle-ci devienne une réalité. Ou une vérité. Mais bon, ça ne marche pas à tous les coups. Et surtout pas avec la mort de Paul McCartney puisque l’Anglais, fringant, fête cette année ses 80 ans. Alors d’où vient ce mythe ? On explique l’un des plus grands complots de l’histoire de la pop. 

    Le 26 décembre 1965, Paul a un accident à vélo. Il se rétame et finit avec quelques points de sutures, la lèvre enflée et une dent cassée. Rien de bien méchant. Mais un peu moins de 4 ans plus tard, le 23 septembre 1969, un journal américain de l’Illinois, The Northern Star, publie un article annonçant la mort de Paul McCartney. Le bassiste serait en fait décédé dans un accident de voiture en 1966, et aurait été depuis remplacé par un sosie. Bien évidemment, des preuves sont là pour appuyer le propos. Par exemple si l’on joue à l’envers le titre Revolution 9 — un morceau de l'album blanc — une voix dit : « Turn me on, dead man » La preuve que Paul est mort. Une autre ? Sur la pochette d’« Abbey Road », la plaque d’immatriculation « LMW 28 IF » signifie en fait « Living McCartney Would be 28 IF... » — « McCartney vivant aurait 28 ans si… ». Ah oui : il marche pieds nus aussi. Et dans la tradition indienne, cela signifie que l’on se rend dans un autre monde. Allez, une dernière, pour la route : à la fin du morceau Strawberry Fields Forever, Lennon chante « I buried Paul » (« j'ai enterré Paul » en VF). En réalité, John dit les mots « cranberry sauce ». Imparable. 

    Peu importe, la théorie est reprise par un animateur de radio américain, Russ Gibb, et l’histoire commence à faire du bruit dans le monde entier. Pour ceux qui y croient, Paul a été remplacé par un sosie, Billy Shears, qui a pris les rênes du groupe. En même temps, ça doit être facile de devenir du jour en lendemain un Beatles, et d’être parmi les musiciens les plus doués et influents de la terre. Si McCartney est agacé, et finira par faire une apparition depuis sa ferme en Écosse pour démentir la théorie — « Est-ce que j'ai l'air mort ? Je suis en pleine forme », répond le bassiste à un journaliste —, John Lennon profite de cette histoire sans queue ni tête pour faire son John Lennon. Sur le titre How Do You Sleep (1971), un morceau dans lequel il règle ses comptes avec Paul, il chante : « Those freaks was right when they said you was dead » (« ces illuminés avaient raison quand ils ont dit que t’étais mort »). C’est à la fois marrant et très stupide. L’affaire finit par se tasser.

    En 1993, Paul a 51 ans. Il est toujours vivant — à moins que ce soit Billy ? Et pour mettre un point final à cette théorie, il décide de détourner la pochette d’ « Abbey Road » pour son prochain album live « Paul is Live ». On le voit sur le même passage piéton, avec un chien. Sur sur la plaque d’immatriculation, on peut lire « 51 IS », en référence à celle de l’album de 1969 (« LMW 28 IF »). On laisse les complotistes nous dire ce que ça peut bien signifier. 

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