2021 M11 28
Après avoir sorti deux albums uniquement en Australie, les Bee Gees signent un contrat à l’international en 1967. C’est la maison de disque ATCO Records qui les prend sous son aile avec une stratégie douteuse et bien précise en tête.
À l’époque, le monde entier est en pleine Beatlemania et l’influence des musiciens anglais sur la culture est totale. Même si Barry Gibb et ses frères viennent d’Australie (ils sont nés en Grande-Bretagne, Ndlr), ils enregistrent leur troisième album à Londres, tout comme les Beatles au même moment. Etant donné que les Bee Gees sont encore inconnus du grand public, ATCO met en place une combine commerciale. Le label envoie le nouveau single du groupe aux sonorités beatlesque, intitulé New York Mining Disaster 1941, à de nombreuses stations de radio avec une pochette entièrement blanche. Et surtout, sans mentionner entièrement le nom de l’artiste.
Les radios reçoivent donc un morceau enregistré par un groupe commençant par B et finissant par S ; et ce sont les seules informations qu’elles ont. Au vu des sonorités de New York Mining Disaster 1941, de nombreuses stations pensent qu’il s’agit bien du nouveau single des Beatles. Dès lors, ce titre se retrouve en haute rotation dans plusieurs radios anglaises et américaines, ce qui lui permet de grimper dans les charts jusqu’à atteindre la douzième place du top britannique. Dans le livre The Bee Gees : Tales From The Brothers Gibb, on apprend que George Harrison en personne est allé acheter la version single de Mining Disaster. Alors qu’il croise l'un des frères Gibb des années plus tard, ce dernier lui affirme que s’il trouve une quelconque ressemblance entre ce titre et la musique des Beatles, c’est une simple coïncidence.
C’est bien plus tard que Maurice Gibb va prendre les devants et révéler le stratagème des Bee Gees autour de la sortie de leur premier hit : “C’était une escroquerie totale sur les Beatles, on était vraiment influencés par eux.”
Trivia Tuesday: Did you know that The Bee Gees' record label tricked radio stations into thinking that they were the Beatles? When the label sent "New York Mining Disaster 1941" to radio stations, it had no label so it was assumed it was the Beatles! pic.twitter.com/HKqxnnctHt
— Alabama Theatre (@AlabamaTheatre) June 25, 2019
L’aura des Beatles plane tellement autour de Mining Disaster que des rumeurs, qui affirment que McCartney et Lennon ont écrit la chanson, commencent à circuler. Robin Gibb répond à cela : “N'importe quoi ! Nous avons toujours écrit nos propres chansons. J'écris depuis que j'ai dix ans, avant même que John Lennon et McCartney ne montent sur scène. Les gens peuvent dire ce qu'ils veulent. S'ils ne nous croient pas, ils peuvent demander aux Beatles.” Au début de leur carrière, la musique des Bee Gees n’avait rien à voir avec celle qui a fait leur gloire. Le premier album du groupe a être distribué à l’international, “Bee Gees’ 1st”, sort en 1967. L’influence folk des Beatles sur la musique des Australiens se ressent fortement sur le disque. A sa sortie, il score les meilleures ventes du groupe, le plaçant à la septième place du Billboard américain.
La folle épopée des Bee Gees et leurs 120 millions d’albums vendus dans le monde est d'ailleurs retracée dans le nouveau documentaire How Can You Mend a Broken Heart. Et on y retrouve l’inévitable Noel Gallagher qui mentionne l’influence des Beatles sur les trois frères.
Le documentaire est actuellement disponible sur myCANAL, par ici.