Génie : ce DJ mixe de la drum’n’bass sur son vélo, toute la sainte journée

On le sait, la pandémie a forcé les musiciens à repenser leur lien avec le public. Mais au rayon des bonnes idées, le DJ anglais Dom Whiting se positionne en très bonne place. Parce qu’il faut bien le dire : ses mixes de drum’n’bass directement depuis son vélo, en déambulant dans plusieurs villes anglaises, sont une des choses les plus réjouissantes qu'on ait vu ces derniers mois.
  • On ne vous en voudra pas de ne pas connaître son nom. Après tout, Dom Whiting était, encore récemment, peu connu au-delà de la petite ville de High Wycombe, à 50 kilomètres de Londres. Ce qui ne l’empêche pas d’être inventif. Déjà adepte du livestream depuis plusieurs années, la pandémie lui a donné l’occasion de pousser les choses plus loin. Dans un premier temps, il s’essaie aux mixs en extérieur, notamment sur le drive d’un fast food. Mais cette expérience statique ne le satisfait pas totalement. C’est alors qu’un ami lui suggère d’installer ses platines directement sur un vélo. Dom lui rit au nez. Avant de vérifier, tout de même. On ne sait jamais.

    Très vite, l’idée fait son chemin. En quelques clics, il trouve le vélo idéal, un vélo cargo d’une marque danoise, maniable et avec une large poignée. Avant de l’aménager, il fait un premier test le 20 septembre, en installant son matériel à l’arrière d’un vélo-taxi. L’effort est encore balbutiant, mais le potentiel est bien là. Dom dédie ainsi deux semaines entières à construire son engin. Il investit dans une batterie légère et puissante, capable d’alimenter ses platines et ses enceintes. Et surtout, il passe beaucoup de temps à bricoler une perche pour une caméra qui soit suffisamment stable.

    Après de nombreux essais durant tout l’automne et l’hiver, c’est aux premiers jours du printemps, le 21 mars, qu’il finalise enfin le concept : Drum’n’bass on a bike. L'idée est très simple, mais fonctionne parfaitement. Ce mélange de cyclo-tourisme et de musique empêche toute monotonie. Mais surtout, il amène de l’animation. Avec son ton calme, Dom se révèle être un bon animateur. Il interroge les passants, capte les bruits de la ville, demande même des coups de klaxons aux voitures qui le doublent. Tout est capté sur le vif, amenant quelque chose de très vivant. Bien sûr, se concentrer sur la route amène le DJ à rater quelques transitions, tout en le mettant parfois en danger. Mais c’est aussi ce qui fait la beauté de l’exercice.

    Au fur et à mesure de ses excursions à Londres, Oxford, ou dans la campagne anglaise, on sent le musicien gagner en assurance, mais aussi en audience. De plus en plus, le voilà attendu par des fans qui le suivent pendant un instant. Une bascule s’opère il y a quelques semaines à Bristol, où il croise des fans venus des villes voisines de Liverpool, ou même du Pays de Galles. C’est tout un groupe qui l’accompagne pendant 1h30. Whiting devient un phénomène viral, et désormais, c’est une véritable foule qui l’accompagne à chacune de ses excursions.

    Pour autant, Dom n’a qu’une hâte : la réouverture des clubs. Et peut-être n’a-t-il plus très longtemps à attendre. Alors que la circulation du virus est très basse au Royaume-Uni, plusieurs expériences, dans des clubs de Liverpool, aux BRIT Awards ou lors d’événements sportifs, ont réuni un total de 58 000 personnes, avec un protocole sanitaire précis. Et seuls 15 cas de coronavirus y ont été détectés. Un résultat qui donne de l’espoir aux Britanniques. À nous aussi.