L’histoire virale de Corona, la chanteuse de "The Rhythm of the Night"

« This is the rhythm of my life, the night, oh yeah... » Tout le monde connaît ces paroles : ce sont celles du one-hit wonder à 1 million d’exemplaires d’une artiste brésilienne que rien ne prédestinait à revenir sous les feux de l’actualité 27 ans plus tard. Mais entre temps, un virus est passé par là…

Avec Ace of Base et 2 Unlimited, c’est l’un des immanquables de toute playlist d’Eurodance des années 1990 : Corona. Son tube, publié fin 1993, a pourtant mis du temps à s’imposer ; il ne va pas tarder à déferler sur toute l’Europe (et la France, où il devient vite numéro 1). Tout ça grâce à une ancienne employée de banque…

Tout débute en 1993, en Italie – quel hasard géographique, avec le recul. C’est là-bas que le producteur Francesco Bontempi a cette idée géniale d’un titre où le principal message est de danser toute la nuit sur un rythme, en boucle. La première chanteuse à passer au micro, celle que tout le monde a oublié, c’est l’Italienne Jenny B (aka Giovanna Bersola).

Mais, sans raison, The Rhythm of the Night peine à décoller. Exit la vraie chanteuse, bonjour à Olga Souza, une jeune Brésilienne qui a jusque-là enchainé petits boulots, mannequinat et contrat dans une banque. Exilée en Italie, où elle arrive vers 1993, Olga est repérée par Bontempi qui la pousse sur le devant de scène. La suite de l’histoire, vous la connaissez : si vous étiez né.e, vous avez forcément dansé ou chanté sur le refrain, jusqu’à l’écœurement.

Dans la foulée, et pour exploiter le filon, Bontempi et Olga tenteront de prolonger la blague encore un peu avec Corona (qui veut dire « couronne » en Italien) grâce à une poignée de singles qui jamais n’atteindront les cimes comme le premier. La corde, un peu usée, est déjà un peu raide : même Baby baby, largement pompé sur le What is love de Haddaway, a été oublié par tous les Européens de l’époque avec un minimum de bon goût.

Cinq ans après la sortie de The Rhythm of the night, l’Eurodance est fatalement devenue ringarde – bonjour la French touch – et Corona est condamné à enchainer les galas et autres compilations où le titre continue de faire la joie des jeunes vieux qui peuplent la « génération dance machine ».

Mais l’histoire s’arrête-t-elle là ? Eh non ! Fin 2019, les toujours très malins membres des Black Eyed Peas décident d’opérer un lifting sur le vieux morceau, repris-samplé pour la B.O. du film Bad boys for life avec le aussi très vieux Will Smith. Rebaptisé Ritmo, le morceau cumule actuellement à 607 millions de vues et pas besoin d’écouter longtemps pour reconnaître le titre original.

Plus récemment, c’est le coronavirus qui a logiquement remis le morceau sur les dancefloors improvisés, en Italie notamment, où les DJ amateurs n’ont pas hésité trop longtemps avant de lancer des sets-blagounettes pour divertir les voisins (voir la vidéo ci-dessous). Hit un jour, hit toujours… Quant à la séquence « que sont-ils devenus ? », difficile de savoir ce qui occupe ces jours-ci la fausse chanteuse Olga Souza. En revanche, il est possible de la booker pour vos soirées confinement. Oh yeah.

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