2023 M06 14
Plus de six mois après sa sortie, le septième album des Arctic Monkeys continue de diviser, entre une presse dithyrambique et des fans de la première heure déconcertés par l’évolution d’un groupe qu’ils ne reconnaissent plus du tout, passé de sensation du rock indé à groupe orchestral aux arrangements luxuriants dignes d’une mauvaise bande originale de James Bond, le tout chanté par un Alex Turner transformé en crooner qui s'en prend à son public lorsqu'il parle pendant ses concerts.
Et selon James Ford, producteur maison du groupe depuis l'excellent "Favourite Worst Nightmare" (2007), le parti pris de "The Car" est lié à l’impact de la crise sanitaire sur le songwriting d’Alex Turner. Voici ce qu’il vient de déclarer au NME :
« L’idée initiale était de faire un album plus massif et tourné vers l’extérieur, mais la pandémie est arrivée et Alex est entré dans sa bulle. Il en est revenu avec ces jolies chansons intimes et tristes. »
Pour comprendre cette déclaration, il faut la mettre en rapport avec les interviews précédentes du groupe, données lors de la promotion de l’album. En octobre dernier, Alex Turner expliquait ainsi au NME que l’intention initiale du groupe pour "The Car" était "d’écrire les chansons les plus bruyantes du groupe depuis un certain temps". Mais cette envie de gros riffs a finalement été abandonnée.
Et quelques mois plus tôt, le batteur Matt Helders avertissait déjà le NME de la métamorphose des Arctic Monkeys :
« Musicalement, ça restera dans la continuité de "Tranquility Base Hotel & Casino". Ce que je veux dire, c’est que ce ne sera plus jamais comme R U Mine? et tous ces morceaux avec des riffs heavy. »
Le Covid-19 a-t-il définitivement tué les Arctic Monkeys de 2003-2013 ? Peut-être bien, et à vous décider s’il s’agit d’une bonne nouvelle ou pas.