2021 M12 20
"Dans ma vie, j'ai croisé trois médecins qui m'ont dit que si je n'arrêtais pas mes conneries, je serais mort dans les 6 mois qui suivraient : je les ai tous enterré". Quand on demande à Keith Richards son secret pour être encore en vie, lui n'y va pas de main morte. Avec le temps, le père des riffs du groupe anglais s'est malgré tout un peu calmé, a stoppé la consommation de drogues en 2018 ("elles se ressemblent toutes désormais, elles sont fades, et de toute façon, je les ai toutes goûté") puis le tabac en 2020. Keef serait-il devenu un peu plus raisonnable à l'approche de ses 80 ans ? Sans doute, mais une histoire traduit bien la folie des années 70, et comment il devint l'un des plus gros junkies de la décennie.
Destination la Suisse pour remonter cette anecdote : nous sommes alors en 1973, et les Stones conjuguent alors la défonce au pluriel. Keith, lui, traine son nez dans toutes les substances et a notamment développé une forte addiction à l'héroïne. C'est là-bas, à Berne, que le guitariste en aurait alors profité pour passer au contrôle technique; entendre : se faire vider tout son sang pour le remplacer par du "neuf", histoire de tenir au moins jusqu'à ses 40 ans. Une bien belle histoire... sauf que tout est faux. Du moins, pas tout à fait vrai.
To my darling Patricia. Happy Anniversary! Love, Keith.❤️@PattiHansen pic.twitter.com/mvRaC0ziEd
— Keith Richards (@officialKeef) December 19, 2021
Dans son autobio Life, Keith démonte le mythe de lui déguisé en Dracula : non, cette transfusion aux limites du paranormal n'a pas eu lieu. “J’en avais plein le dos qu’on me demande comment j’avais fait pour me désintoxiquer si rapidement, alors j’ai servi cette histoire de transfusion sanguine aux journalistes, pour qu’ils me lâchent la grappe”. Fin de l'histoire ? Non, car en 1979, dans son livre J’étais le dealer des Rolling Stones (c'est assez clair comme titre non ?), le dénommé Tony Sanchez explique qu'en 1973, l'option cure de désintoxication était à rayer (trop long pour les Stones, en raison des dates accumulées partout sur la planète) et que donc Keith s'est vu conseiller un drôle de médecin en Floride, capable de lui prodiguer une transfusion miracle pour le rendre clean en 48 heures. Le tout se serait passé à Villars-surOllon, en Suisse... sauf qu'en réalité, et plus qu'un pompage intégral de l'hémoglobine, ce fut une simple dialyse destinée à éradiquer les toxines. Et c'est ainsi que l'un des plus "beaux" mythes du rock'n'roll s'effondre, contrairement à Keith qui, à 78 ans, parvient encore à monter sur scène, même sans son vieux pote Charlie Watts. Moralité : la Suisse, ce n'est pas qu'une affaire d'évasion fiscale, ce sont aussi de bonnes cliniques pour devenir immortel.
— Keith Richards (@officialKeef) November 25, 2021