Jorja Smith est bien plus que la petite protégée de Drake

  • En collaboration avec Drake, Kali Uchis ou en solo avec son premier EP, "Project 11", Jorja Smith séduit à tous les coups. À l’image de son dernier single, "On My Mind", partagé entre la nervosité de l'UK garage et la sensualité du R'n'B.

    Drake les bons tuyaux. On peut reprocher pas mal de choses à Drake : son omniprésence médiatique, sa mixtape un brin je-m’en-foutiste « More Life », sa façon de s’approprier le grime ou encore son statut d’artiste moderne, qui fait que la moindre de ses nouvelles productions se voit aussitôt plébiscitée par la presse, spécialisée ou non. Ce que l’on ne peut retirer au Canadien, en revanche, c’est bien son sens du défrichage, lui qui a déjà repéré ou contribué à populariser The Weeknd, iLoveMakonnen, PartyNextDoor ou dvsn.

    Graine de star. Quand il découvre Jorja Smith et qu’il déclare à Entertainment Weekly que Where Did I Go ? est l’un de ses morceaux préférés de l’été 2016, c’est tout naturellement que l’industrie musical se jette sur cette jeune anglaise originaire de Walsall. À raison, tant Jorja Smith, 20 ans, n’a cessé depuis d’enchainer les bonnes surprises, confirmant un CV musical déjà bien rempli : première performance scénique à 8 ans, première composition à 11, première vidéo YouTube à 13 (une reprise de Too Close d’Alex Clare) et premier contact avec l’industrie du disque deux ans plus tard, quand ses managers actuels découvrent sa cover et décident de prendre en main sa carrière. Le temps pour elle de finir ses études, de bosser dans une boulangerie, d’obéir à sa patronne qui lui demande de chanter à chaque fois qu’un client entre et d’écrire plus de 70 chansons en moins de trois ans.

    « Je n’aime pas écrire sur moi-même. J’aime écouter les gens. »

    Forte tête. On est alors en 2016 : c’est l’heure du déménagement à Londres, de la découverte des films de Wong Kar Wai et du premier single, Blue Lights, un titre qui mixe avec intelligence le grime et le R’n’B tout en abordant un sujet grave : les stéréotypes racistes et particulièrement une loi anglaise obligeant, jusqu’en 2008, les organisateurs d’évènements à informer la police sur les origines ethniques du public visé. « Je n’aime pas écrire sur moi-même. J’aime écouter les gens », confiait d’ailleurs Jorja Smith, née d’un père jamaïcain et d’une mère anglaise, à The Fader. Et ça s’entend : sur Beautiful Little Fools, l’un de ses derniers singles, écrit alors qu’elle n’avait que 16 ans, elle s’attaque ainsi aux sociétés occidentales et à leur idéal de beauté.

    C’est à la fois pertinent et mélodique, malin et novateur, et ça n’a pas manqué d’attirer les oreilles de Stormzy, de Kali Uchis, qui l’a invitée sur Tyrant, et du beatmaker Preditah, présent à ses côtés le temps d’un On My Mind prêt à tout rafler en 2017. Les dancefloors comme nos hit-parades personnels.

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