2018 M01 25
En mode avion. Vous les avez déjà forcément croisés quelque part : ils sont devant vous dans la fosse d’un concert, le bras tendu, et mitraillent la scène pour prendre des photos floues qu’ils ne regarderont plus jamais de leur vie, voire passent 1H30 les yeux rivés sur leur téléphone à répondre à des emails professionnels ou à tweeter sur le nouveau décolleté de Nicki Minaj. À moins que vous ne fassiez partie de cette catégorie de personnes horripilantes, la décision prise par Jack White pour son nouvel album devrait vous combler.
Nan mais PAS allo, quoi. Maintenant qu’on connaît la date de sortie de « Boarding House Reach » (ce sera le 23 mars), ne restait plus qu’à savoir comment Jacko comptait s’y prendre pour défendre son premier long format depuis 2014. Eh bien ça y est, on sait : à l’ancienne. Ou plus précisément, pour paraphraser l’annonce faite par son tourneur LiveNation, grâce à « une expérience 100% humaine ». Et ça consiste en quoi, en fait ? À demander aux spectateurs de plonger leurs smartphones dans des sacs agissant comme des cages de Faraday, et qui bloqueront les ondes afin de permettre à tout le monde de passer un bon moment. En cas d’envie pressante, les addicts pourront toujours partir déverrouiller leurs téléphones dans une zone téléphonique située à proximité. Un peu comme au fumoir, quoi.
Jack White sur liste rouge. En dépit des apparences, ce n’est pas la première fois que l’ancien White Stripes monte au créneau contre la technologie qui vibre. Déjà en 2014, Jack s’énervait contre les flashs en concert et l’impression que les salles de concerts s’étaient transformées en défilés pour paparazzis. « Si tout le monde est bloqué sur son tel, qui regarde ce qui se passe sur scène ? Personne ne vit vraiment le moment », confiait-il à Conan O’Brien sur TBS. On lève le pouce (littéralement, hein), mais le plus drôle dans cette affaire, c’est que White et les téléphones, c’est surtout une vieille histoire : en 2015 il offrait à Neil Young et quelques privilégiés la possibilité d’enregistrer des chansons dans sa « Voice-O-Graph Machine » : un système de gravure instantanée du morceau sur un vinyle dans ce qui ressemble à une cabine téléphonique vintage. Toujours connecté le Jack, hein, mais reste à savoir à quelle époque.