Good news : le mythique magazine NME revient en version papier

Cinq ans après l’arrêt de sa version papier, le New Musical Express (NME) revient dès cet été avec une nouvelle maquette et l’envie de mettre en avant des jeunes artistes émergents.
  • Le marketing musical a toujours joué sur plusieurs tableaux pour atteindre ses objectifs, à savoir vendre des disques. Mais depuis quelques années, la rareté — les éditions limitées, les contenus exclusifs, les vinyles uniquement dispo au Disquaire Day, etc — aura été un angle privilégié pour créer de l’envie et du désir chez l’auditeur.

    Alors quand les équipes du NME, un magazine fondé en 1952 mais qui a stoppé sa version papier en 2018, ont fait une réunion pour relancer les rotatives, il fallait arriver avec des nouvelles propositions sur la table. Et c’est là que l’idée de rareté, ou de penser un magazine comme un produit de luxe, est arrivée.

    « Nous pensons qu'il y a de la valeur dans la rareté, et on le voit vraiment dans l'engouement et le buzz qui sont créés dans le monde de la mode, en particulier autour des lancements de baskets. Nous adoptons une approche similaire pour le magazine. Bien sûr, nous voulons que la marque soit accessible... mais il y a vraiment quelque chose de précieux dans le fait de proposer un produit difficile à se procurer », explique à Variety Holly Bishop, la directrice des opérations et du commerce au sein du NME.

    Les magazines seront disponibles via la chaîne de magasins Dawsons et dans quelques autres locations uniquement, comme chez les disquaires ou des magasins partenaires — en plus des commandes en ligne via le site. Il y aura aussi moins de publicités et le NME ne sera pas disponible en kiosque. 

    La deuxième grande annonce, c’est que le magazine a l’ambition de se concentrer sur les nouveaux talents, jusqu’à la couverture qui mettra en avant un groupe ou un artiste émergent. Un pied de nez à l’industrie qui a toujours préféré jouer la carte de la sécurité en couverture (Bowie, les Stones, Beatles, etc.) afin d’assurer les ventes.

    Pour le premier numéro de juillet-août, l’artiste en couverture s’appelle D4vd et il est le produit de sa génération : il est né en 2005, il a commencé en postant des vidéos de jeux vidéo sur le net et sa musique a gagné en popularité grâce à TikTok. « Nous présenterons et interviewerons les plus grands noms de la musique et de la culture pop, mais du point de vue de la couverture, celle-ci est désormais exclusivement réservée aux nouveautés », confirme à Variety Holly Bishop.

    Si le magazine peut se permettre cette nouvelle stratégie sans avoir peur de voir ses chiffres de ventes dans le rouge, c’est notamment parce que le NME fait partie depuis 2019 du groupe Caldecott Music Group qui regroupe plusieurs marques comme BandLab, Harmony, Heritage Guitars ou Mono. D’ailleurs, le fait que D4vd utilise BandLab (un logiciel en ligne) pour créer sa musique, et qu’il en parle ouvertement dans chaque interview, a sûrement joué un rôle dans le choix de la couverture pour ce premier numéro. 

    Il ne reste qu’à voir comment le NME réussira vraiment à se réinventer, et à partir de combien de numéros ils remettront Blur, Oasis, les Arctic Monkeys ou les Libertines en couverture. Les paris sont lancés. 

    Crédits photos : @NME

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