2023 M01 26
Osmose
Il s'agit ici de la version papier du site Cul7ure, lancé en 2016. Sa périodicité ? Semestrielle. Nombre de numéros déjà publiés ? Trois. Son ambition ? Accompagner chaque portrait et chaque dossier de « belles photographies », tout en venant « concrétiser le travail produit depuis 2016 » à travers différemment projets parallèles (des goodies, une mixtape…). Évidemment, tout se fait en flux tendu, sans véritable budget, si ce n'est celui consacré à l'impression et au Airbnb où se crée le magazine, mais Osmose a le sens des paris gagnants (de Rohff à ScHoolboy Q, en passant par Isha, les différentes couv' trahissent un évident parti pris), ainsi qu'une volonté de ne pas nécessairement coller à l'actualité brûlante.
33 Carats
Parce que les articles sont édités en français et en anglais, 33 Carats se présente volontiers comme un « blingzine sur la culture hip-hop ». Soit un magazine qui n'hésite pas à arpenter les chemins de traverse du rap, à développer différentes thématiques à chaque numéro (le dernier était placé sous le signe du patrimoine) ou à s'autoriser des récits purement fictionnels. L'objectif ? Faire du magazine un objet à part entière, pas forcément épais mais très esthétique.
En prime : 33 Carats se paye le luxe d'organiser des rencontres aux quatre coins de la France. Comme ça, juste histoire de prolonger les réflexions autour de la culture hip-hop et de rappeler qu'ils ne sont pas une démarche purement DIY. Les concernant, on parlerait même plus volontiers d'un do it together, dans un pur esprit hip-hop, porté sur la communauté et la détermination.
DRP
Piloté par un ancien de chez Clark Magazine, DRP a été lancé l’année dernière, animé par l’envie de capter le plus précisément possible « l’énergie créative contemporaine », cette « street culture 2.0 » théorisée par le rédacteur en chef Guillaume Le Goff dans l’édito du deuxième numéro, tout juste paru. Pour cela, DRP a la bonne idée de croiser les regards (Yard x Booska-P, Chilla x Prince Waly, Mehdi Maizi x Pedro Winter), mais aussi de donner la parole à différents stylistes, créateurs, photographes, labels ou illustrateurs.
Ici, il ne s’agit donc pas simplement de rap ou de culture hip-hop, mais bien de questionner en une centaine de pages parfaitemrnt illustrés une époque où les passionnés de mode, de gaming, de sport, de musique et de photographie n'ont potentiellement jamais été aussi proches, œuvrant régulièrement en étroite collaboration. Malin.
Mosaïque
C'est le dernier né des magazines rap, mais pas nécessairement le moins ambitieux. Présent sur le web depuis 2020, guidé par l'ambition de deux anciens de l'école de journalisme de Tours (Lisa Lacombe et Thibaud Hue), Mosaïque est dès le départ amené à se décliner en version papier. Cela demande pas mal de débrouille, un véritable soutien de la part du public (plus de mille exemplaires du premier numéro ont été vendus avant sa parution), mais également de l'acharnement, de la passion et de belles idées.
Pour le premier numéro, publié en fin d'année dernière, Lisa Lacombe et Thibaud Hue ont ainsi réussi le pari d'un magazine recto/verso, avec une double couverture : Prince Waly et BabySolo33. Une parité qu'ils semblent bien décidés à perpétuer sur la longueur, tout comme ce goût des reportages (au Maroc), des dossiers tranversaux (la surdité chez les auditeurs) ou des déclinaisons en BD de certains morceaux de rap. Bonne nouvelle : un deuxième numéro est d'ores et déjà en préparation.