Girls Against, le collectif contre le harcèlement en festival

  • Lutter contre les violences sexuelles en concert ou en festival, c’est le cheval de bataille de Girls Against, une asso qui fait bouger les lignes en impliquant les artistes. Jack revient sur l’histoire de ces militantes qui changent le monde de la musique.

    Pas touche. En septembre 2015 à Glasgow, Hannah Camilleri, 17 ans, est harcelée sexuellement en plein concert. Sans que personne ne lui vienne en aide. En parlant de son histoire à ses amies, elle se rend compte que les expériences similaires sont légion. Et pour beaucoup de jeunes filles, il est bien difficile de se déplacer dans la foule sans se faire toucher la poitrine ou alpaguer par les hanches. L’impunité de la foule, le prétexte de la fête… Face à ce constat affligeant, elle crée Girls Against avec deux autres adolescentes : un collectif pour alerter l’opinion publique, mais aussi permettre aux victimes de se confier. L’asso les défend toutes, quel que soit leur genre. L’objectif : que chacun se sente en sécurité dans l’espace festif. « Un concert est un lieu d’acceptation, où être soi-même. Nous avons en commun une chose, la musique, et c’est la seule chose qui devrait compter », regrette Hannah, interrogée par le Guardian.

    « Évitez les coins sombres et restez avec des amis. » Voilà bien souvent les seuls conseils prodigués contre les agressions sexuelles dans les festivals. Pour changer tout ça, le collectif a désormais quatre-vingts représentants à travers le monde. Ils cherchent à sensibiliser les promoteurs, les gérants de lieux et les compagnies de sécurité pour que des dispositifs soient mis en place. Distribuer des flyers sur le terrain, c’est bien, mais frustrant. C’est pourquoi, pour informer le public, les créatrices de Girls Against ont une idée simple mais efficace : faire des groupes les principaux messagers. Parmi eux, les reines du garage espagnol Hinds, le duo punk Slaves ou le jeune premier Rat Boy s’affichent avec leur badge. Ce n’est pas que de la com’. Par ce geste, ils s’engagent à devenir des ambassadeurs de la cause.

    Safer Spaces. Le Guardian s’inquiétait récemment du manque de moyens consacrés en Europe à la prévention des violences sexuelles et à l’aide aux victimes en festival. Heureusement, Girls Against a participé à une dynamique positive en Angleterre. En mai 2017, en partenariat avec l’Association des Festivals Indépendants (AIF) et d’autres associations contre le viol, la campagne « Safer Spaces » est lancée. De grands évènements comme Download UK, Reading ou le Wireless Festival ont signé une charte où ils s’engagent à ce que leur staff soit formé pour mieux repérer les agressions sexuelles et accompagner les victimes. Le 18 août dernier, c’était au tour du chanteur du groupe de metal Architects d’arrêter son concert au Lowland Festival, pour dénoncer une agression. Un exemple à suivre.

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