Le jour où James Brown a chanté avec Luciano Pavarotti

La scène se déroule une nuit de mai 2002 dans l’Italie natale de Luciano Pavarotti. Ce 28 au soir, le ténor est sur les planches à la baguette de son événement caritatif « Pavarotti & Friends ». Une fête de bienfaisance qu’il organisait chaque année. Pour cette session consacrée aux réfugiés angolais, pléthore d’invités sont présents, dont un tout particulier, James Brown. Vingt ans plus tard, la vidéo de leur collaboration n’a pas pris une seule ride.
  • Qui aurait cru un jour assister au mariage entre de l’opéra et de la soul ? Aussi éloignées qu’elles puissent être, ces musiques se sont pourtant confondues, un soir de mai 2002. Nuit pendant laquelle les deux superstars James Brown et Luciano Pavarotti se retrouvent ensemble sur scène pour interpréter une version unique du classique It’s A Man’s Man’s Man’s World de feu Mr Dynamite. Une prestation que le public n’a visiblement pas oubliée, en attestent les millions de vues cumulées sur les différentes vidéos YouTube qui ont immortalisé ce moment. 

    Si cette union peut paraître improbable de prime abord, en fait, pas tant que ça. Entre 1992 et 2003, le désormais défunt Luciano Pavarotti a sans interruption organisé l’événement caritatif « Pavarotti & Friends ». Un concert exceptionnel dont les recettes étaient à chaque fois reversées à des causes humanitaires — pour les enfants victimes des guerres en 1996 ; pour les réfugiés irakiens en 2003, etc — qui convie toujours un casting d’artistes flamboyants. De Brian Eno à Lou Reed en passant par Elton John et pour cette année 2002, James Brown.

    Lors de cette avant-dernière édition du « Pavarotti & Friends » consacrée cette fois au soutien des réfugiés angolais, le ténor avait également invité Andrea Bocelli, Elisa, Grace Jones, Gino Paoli, Sting et Lou Reed. Mais le temps a retenu son duo de légende avec « The Godfather of Soul ». Au vu du contexte et du choix du morceau qu’ils ont chanté, ceci explique cela. It’s A Man’s Man’s Man’s World a été écrite en 1966. Elle est le fruit de la collaboration entre James Brown et Betty Jean Newsome, sa petite amie de l’époque.

    Même s’ils étaient considérés tous les deux comme les maîtres de leur art respectif, sur le papier, leur association ne semblait pas si évidente. Pourtant, sur scène, la symbiose est totale. Ensemble, ils forment un couple unique qui, malgré leurs différentes influences, techniques ou conceptions de la musique, témoigne d’une communion parfaite. Un moment quasi hors du temps, propice aux frissons, rendu encore plus puissant grâce à un orchestre complet réunissant des familles de cordes, bois, cuivres et percussions. Tout un symbole, qui prouve que malgré les différences entre les genres, l’union et le beau sont possibles.

    Pour celles et ceux qui sont friands de ces grands-écarts musicaux, notez que chaque concert « Pavarotti & Friends » a fait l’objet d’une compilation et d’un DVD. Toutes ces archives ont été réunies par le label London Records/Decca Records.

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