Pourquoi il faudra compter sur Kaytranada en 2017

Toujours dans les bons plans ces dernières années, Kaytranada vient encore de frapper un bon coup avec « Ocean & Montana », un mini-album enregistré aux côtés de Buddy, rappeur et protégé de Pharrell Williams. Une véritable habitude pour le producteur canado-haïtien qui multiplie les bonnes idées depuis 2010.

Plus hip que hip-hop. À l’époque, le mec n’est encore qu’un producteur peu expérimenté : il mixe certes depuis ses quatorze ans, parfois sous divers pseudonymes (Kaytradamus, notamment), mais la plupart de ses remixes transpirent encore l’amateurisme. Aujourd’hui, Louis Kevin Celestin (son vrai nom) a 24 ans et les choses ont bien changé : son habile mélange de nu soul, de R’n’B, de house et de productions up-tempo a fini par séduire bien au-delà de la sphère hip-hop. Car, si cet acharné des œuvres de Madlib et J Dilla a produit des petites bombes pour quelques figures du rap (Mobb Deep, Chance The Rapper, Anderson .Paak), il a également publié des singles sur Bromance, tourné aux côtés de Madonna et remixé des titres pour Disclosure (January) ou Modjo (Lady).

Anti-système. Plus fort encore, Kaytranada a également réussi l’année dernière là où beaucoup de producteurs échouent lamentablement : publier un premier album (« 99,9% », nommé ainsi en référence à son coming out) aussi tubesque que bien ficelé et qui, malgré un casting XXL (Vic Mensa, Craig David, Little Dragon ou AlunaGeorge) fascine par sa cohérence et s’entend comme une poche de résistance aux standards du rap US. Autant dire que sa vie a bien changé depuis le début de cette décennie. Et même s’il n’a toujours pas collaboré avec les plus grands (Kanye West, Kendrick Lamar ou Drake), Kaytranada peut déjà se réjouir d’au moins deux choses : avoir une patte aisément identifiable et une faculté fascinante à hisser ses collaborateurs dans les charts.