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Avec Internet, il est désormais possible de tout savoir, y compris de recueillir un nombre de données démentiel qui permet, une fois regroupées et analysées, d’indiquer des tendances. C’est bien évidemment le cas pour les plateformes de streaming, qui fournissent un tas de datas (l’heure à laquelle vous écoutez la musique, les genres que vous préférez, la manière dont vous écoutez la musique, etc.) qu’elles n’hésitent pas à décortiquer pour mieux vous faire consommer. Mais ces chiffres permettent aussi de dresser des bilans sur nos usages.
La Fédération internationale de l'industrie phonographique (IFPI) a récemment publié les résultat d’une étude mondiale (43 000 auditeurs à travers 21 pays) sur la manière dont on écoute la musique. La première information est qu’en moyenne, une personne écoute 18,4 heures de musique par semaine, ce qui représente 368 chansons de 3 minutes (ou 184 morceaux de 6 minutes). 78% des personnes interrogées utilisent un service digital pour l’écoute de la musique, avec ou sans abonnement. Et c’est au Mexique, en Suède et au Brésil que les auditeurs passent le plus de temps connectés à ces applications et plateformes de streaming audio.
The 2021 Engaging with Music report is out now. Based on data from the largest music-focused consumer study of its kind, the report reveals the music consumption habits of 43k people across 21 countries 🌎 Download the full report 🔗 https://t.co/kT6BZbMpTm #EngagingWithMusic2021 pic.twitter.com/eD2bYX6ITg
— IFPI (@IFPI_org) October 21, 2021
D’après l’étude, les auditeurs apprécient le streaming pour la capacité à choisir les morceaux qu’ils aiment : 68% déclarent faire des recherches de chansons spécifiques plus d’une fois par semaine et 62% écoutent régulièrement leurs propres playlists. De là à dire que les auditeurs ne sont pas très curieux musicalement, il y a un pas qu’on ne franchira pas. Concernant les genres musicaux, la pop domine le classement, suivi du rock et des « années 90 » (même si ce n’est pas, en soi, un style musical). La musique de film se classe à la cinquième position, devant… le rap et le hip-hop.
Ce que l’étude révèle d’important, c’est l’ancrage de certains genres dans leurs pays d’origine. Par exemple, en Suède, les auditeurs déclarent écouter régulièrement du black metal. En Afrique du Sud, c’est le gqom qui est cité (de la house locale). Au Brésil, on mentionne l’axé (un genre apparu pendant le carnaval de Salvador de Bahia) et en Algérie, le raï est toujours aussi populaire. L’enquête aborde aussi la question des achats dans la musique. Si le streaming domine, les ventes physiques se portent bien. Les catégories les plus jeunes seraient plus nombreux à acheter des CDs (15% chez les 25-34 ans contre 9% chez les 55-64 ans) ou des vinyles (11% chez les 25-34 ans contre 4% chez les 55-64 ans). D’ailleurs, ceux qui achètent des vinyles sont généralement nombreux à avoir aussi un abonnement à une plateforme de streaming (81%).
Findings from our Engaging with Music report show that, when it comes to streaming, fans are making their own listening choices ☑️
— IFPI (@IFPI_org) November 2, 2021
Download the full report 🔗 https://t.co/kT6BZbMpTm #EngagingWithMusic2021 pic.twitter.com/Vl4VNRjAEy
Selon la Fédération internationale de l'industrie phonographique, en France, le genre le plus populaire resterait « la chanson française ». Les Français écoutent en moyenne 16,6 heures de musique par semaine (c’est moins que la moyenne mondiale) et 38% utilisent un abonnement payant (contre 24% en 2019). Signe que la pandémie a renforcé cet usage, et poussée certains à payer pour écouter de la musique en évitant les publicités.
D’ailleurs, 87% des personnes sondées ont déclaré que la musique les avait aidées à se sentir mieux durant la pandémie. 63% auraient même utilisé ce temps parfois libre pour découvrir de nouveaux artistes et de nouveaux styles. Des usages se sont renforcés durant la crise sanitaire, comme les concerts en « livestream » (même dans les jeux vidéo) ou les vidéos courtes (TikTok). Preuve que le secteur évolue avec son temps, et que la musique continuera de trouver l’oreille des auditeurs, peu importe la manière.