2018 M01 2
Derrière le titre, trois ados d’une ville moyenne au nord de Brisbane, The Chats. Plus qu’une simple mélodie parmi tant d’autres, la chaîne locale 7 News Brisbane parle « de la chanson la plus australienne qui existe ». Rien que ça. Pourquoi ? Car elle tourne en dérision la pause cigarette que les Australiens prennent durant la journée de travail. Le refrain, « I’m on smoko, so leave me alone ! » (« Je suis en pause clope, alors fous-moi la paix ! »), répété avec un accent incompréhensible par le bassiste/chanteur, fait mouche. Et les paroles, très clichées, racontent trois situations où une personne est en smoko et souhaite qu’on la laisse tranquille. En l’occurrence, un ouvrier, un opérateur à Pôle emploi et un nageur sauveteur. Depuis sa mise en ligne début octobre, la vidéo comptabilise à ce jour plus de 800 000 vues. Un score plus qu’honorable pour un groupe jusque-là presque inconnu.
Historiquement, le terme smoko est utilisé pour désigner la pause cigarette des travailleurs sur les chantiers (smoko = smoke break). Cette pratique s’est étendue à toute la population, pour devenir simplement la pause cigarette. Le nom est institutionnalisé et même symbolique des droits des travailleurs. Mais depuis quelques années, ce terme fait débat. L’ancien ministre de la Santé Tony Abbott est parti en guerre contre cette pause, contre-productive et mauvaise pour la santé. Difficile cependant de réguler ces petits moments de repos et encore moins de les interdire complètement. Et puis, comme disent The Chats, « je suis en pause clope, alors fous-moi la paix » !