Deux études le confirment : le COVID-19 a fait très mal à la musique française

L’une menée par le Syndicat national de l’édition phonographique et l’autre par l’association Tous Pour la Musique. Toutes deux pointent du doigt les conséquences économiques désastreuses pour le secteur musical.

Le lundi 15 juin, le Syndicat national de l’édition phonographique (SNEP) et de l’Union des producteurs phonographiques français indépendants (UPFI) ont publié les résultats d’une enquête menée par le cabinet d’audit EY. En résumé, « fin 2020, le chiffre d’affaires de la musique enregistrée accusera une baisse avoisinant 235 millions d’euros, soit une chute de 21% ». L’étude précise que « cette situation aura un impact, au-delà des six prochains mois, sur les revenus des producteurs, et les aides apportées à plus de 300 projets potentiels ». Un constat sans appel confirmé par une deuxième étude, cette fois-ci menée par l’association Tous Pour la Musique, publiée ce jeudi 18 juin. 

Le secteur de la musique, le premier à fermer et le dernier visiblement à reprendre, est durement touché. Selon l’étude de l’association Tous Pour la Musique, « les pertes de chiffre d’affaires de la filière musicale sont estimées à 43% du prévisionnel de l’année 2020, soit 4,5 milliards d’euros. Les activités les plus touchées sont celles des spectacles de musiques actuelles et de variétés, avec des pertes qui représentent 83% de leur chiffre d’affaires prévisionnel en 2020, soit 2,3 milliards d’euros. Avec plus de 4300 annulations, les spectacles de musique classique et de création sont également fortement touchés. »

Comme le rappelle l'étude, la filière au global dépend en grande partie des concerts pour se rémunérer. Les professionnels craignent aussi que les difficultés s'étendent sur le long terme, avec moins d'aides pour la création et le financement de projets culturels.

Derrière ces chiffres, vertigineux, on retrouve un secteur déjà fragile qui n’a pas encore les cartes en main pour avancer sereinement. Dans le flou et en attente d’annonces concrètes sur la reprise et les modalités des concerts, le secteur musical aura besoin d’aide pour faire face à cette crise, surtout au vu des pertes annoncées dans les deux études. Si les salles peuvent théoriquement rouvrir depuis peu, les mesures de distanciation physique rendent compliqué le retour des concerts sur un plan économique. Ça n’a pas de sens de payer des artistes, un staff et des prestataires si la jauge est à peine remplie à moitié. 

De son côté, la Sacem, qui a pris comme mesure la rémunération des concerts en ligne, et qui va débourser plusieurs millions pour soutenir la culture, a lancé en mai l’initiative #SceneFrançaise afin d’épauler les musiciens français et leur donner plus de visibilité. À l’approche de la fête de la musique, avec un concert unique en réalité virtuelle de Jean-Michel Jarre prévu, les artistes ont besoin de votre soutien. En espérant que bientôt, vous pourrez les revoir sur scène.