2020 M07 20
Vous vous souvenez du dernier concert auquel vous avez assisté ? Au rythme où vont les choses, cela devrait bientôt devenir la question rituelle sur les réseaux sociaux, chacun se rappelant avec nostalgie la dernière fois où il a pu être collé à un inconnu, sans masque et sans distance "sociale".
Alors que la musique live baigne actuellement dans un gigantesque flou au niveau international, les uns (l'Angleterre) autorisant le retour des concerts en extérieur, les autres (la France) tergiversant sans prendre de vraie décision, c'est Marc Geiger du festival Lollapalooza qui est venu ces jours-ci jeter un pavé dans la mare, et plus concrètement, dire tout haut ce que beaucoup commencent à penser tout bas : "C'est la merde en ce moment, a-t-il expliqué au micro de The Bob Lefsetz Podcast. [Pour moi] les concerts seront vraiment de retour en 2022 [...]. Les problèmes économiques pousseront les gens à "une économie de la claustrophobie" et c'est là que tout le monde voudra aller dîner et vivre sa vie, aller à des festivals et à des spectacles." Une situation pour résumer, qui serait semblable à celle de la prohibition. Et pour ainsi dire déjà là, puisqu'on ne compte plus le nombre de soirées sauvages entre jeunes adultes peu soucieux du port du masque et des consignes sanitaires. Une atttitude jugée irresponsable pour le grand public tant ces actes pourraient contribuer à la tant redoutée "seconde vague".
Top Music Industry Exec Marc Geiger Says Don’t Expect to See Concerts Before 2022 https://t.co/B206DxWSbq
— Variety (@Variety) July 17, 2020
L'autre question posée en filigrane par cette déclaration, c'est la perception même des concerts par l'opinion publique. Jadis considérés, dans l'ancien monde, comme un moment de joie et de partage, ces derniers deviennent progressivement l'une des raisons possibles du reconfinement, quitte à déclencher des vagues de moralisation sur les réseaux sociaux ; une situation jamais vue auparavant.
Que les concerts reviennent bientôt ou dans deux ans, restera à se demander s'il est également intelligent de décaler l'ensemble des programmations de festival initialement prévus pour 2020 à 2021 : pas certain que les specteurs, déjà bien traumatisés par une année blanche, aient les mêmes goûts l'année prochaine.