2020 M10 7
Hier, une étrange affaire a agité les internets. Dans le Morbihan, suite à un arrêté du 29 septembre, la préfecture aurait non seulement interdit les rassemblements festifs à caractère musical, mais aussi la circulation de véhicules transportant du matériel susceptible d’être utilisé dans des rassemblements festifs. Tout ceci, bien sûr, dans l'idée de « faire face à l’épidémie de COVID-19 »...
Face à l'inquiétude générale, la préfecture a fini par se montrer plus précise : « L’interdiction concerne les rassemblements qui ne sont pas dans des endroits prévus à cet effet, ou des rassemblements qui ne sont pas prévus au départ.» En clair, ces mesures concernent surtout les rave ou les concerts amplifiés, pas du tout les salles de répétition, les salles de concerts ou le gars qui joue du djembé au coin de votre rue.
Tout de même, la nouvelle fait tâche. C’est que le monde de la musique commence sans doute à se sentir comme le bouc-émissaire des mesures prises pour lutter contre la propagation du virus. Ces derniers jours, la préfecture de police de Paris a même publié un arrêté interdisant la diffusion de musique sur la voie publique après 22h, pareil à Clermont-Ferrand (à 20h, cette fois), tandis que des rumeurs concernant l’interdiction de passer de la musique à domicile ont commencé à circuler. On le sait tous, quand des rumeurs apparaissent, c'est que le flou plane au-dessus des mesures mises en place.
D'ailleurs, la riposte n'a pas tardé à s'organiser, à l'image de ces patrons de bars qui ont lancé la semaine dernière une manifestation sonore sous la bannière « À l’unisson ». Avec, comme mot d'ordre : « Vivre avec le virus, oui. Le repli sur soi et l’indifférence : non ! »